Mercredi, 19h, il fait noir depuis déjà trop longtemps. C’est tranquille à La Cache à Maxime, vignoble beauceron dont l’obscurité nous empêche de distinguer la superficie. Dans la grande salle à manger aux vastes baies vitrées, aux teintes rouge vin et aux nombreuses plantes, il n’y a qu’un couple et nous. Le feu de foyer, à côté duquel le serveur nous a gentiment placées, nous réchauffe un brin.
L’extrême amabilité du service caractérisera d’ailleurs ce repas: on voudrait l’avoir comme oncle, cet homme affable, bavard juste ce qu’il faut et toujours au-devant de nos désirs. Justement, quels sont-ils? D’abord, goûter les vins produits ici. Un Jarret noir rouge pour moi, blanc pour Catherine. Agréable découverte dans les deux cas. On en aurait ramené quelques bouteilles, mais la boutique des terroirs sera fermée à notre départ…
Bien sûr, nous voulons aussi tâter des plaisirs de la table, qui fait la part belle aux viandes québécoises (oie, agneau, cerf rouge, sanglier…). Mon carpaccio de bison au citron et pignons de pin me ravit par sa présentation: disposées en cercle, les tranches sont d’une finesse épatante. Elles sont garnies de gigantesques copeaux de parmesan, d’une sauce moutardée et de quelques câpres; au centre, un monticule de roquette dont on a contrebalancé l’amertume avec une vinaigrette à l’érable. Impeccable. Catherine passe aussi un fort bon moment avec ses rouleaux d’escargots au brie, crème d’ail et porto. L’ail de la sauce n’est pas trop envahissant, les escargots sont dodus, et la pâte phyllo, croustillante, goûte le beurre à souhait.
Très savoureux, mon magret d’oie est saignant, comme demandé. Au diable les précautions santé: la couche de gras, bien rôtie (donc salée), est trop bonne pour que je la laisse entièrement de côté. J’adore la sauce à la cannelle et aux figues, aux parfums équilibrés, ainsi que les mincissimes tranches de figue qui chapeautent la pièce de viande et procurent du moelleux à l’ensemble. Quoique bien cuits, les légumes d’accompagnement (chou-fleur, brocoli, carotte et pommes de terre rôties) manquent d’originalité. Les gros pétoncles gratinés à la bretonne (avec chapelure, champignons et oignons) qu’a choisis Catherine relèvent des mêmes talent et maîtrise en cuisine: cuisson parfaite des mollusques, sauce à la crème suave, chapelure croustillante, bel équilibre des saveurs.
Au dessert, immersion dans le meilleur des sucres avec le «gâteau de maman Lucette»: trois étages de pâte à l’érable séparés par des couches de glaçage crémeux à l’érable, le tout escorté de… sirop d’érable. C’est le temps de rouler – c’est le cas de le dire – jusqu’à Québec.
Emballant /
La cuisine, savoureuse, précise, bien faite. Les descriptions des vins dans la riche carte. Le service aimable et attentionné.
Décevant /
Les accompagnements, peu recherchés. Et étrangement, on peine à obtenir des détails sur les flaveurs des vins faits sur place.
Combien? /
Pour deux personnes, pour trois services, environ 100$ le soir, 40$ le midi (excluant boissons, taxes et pourboire).
Quand? /
Ouvert midi et soir du mardi au dimanche, le midi seulement le lundi. Brunchs le dimanche.
Où? /
La Cache à Maxime
265, rue Drouin, Scott
418 387-5060