Restos / Bars

SEb l'artisan culinaire

Pour les Fêtes, cap sur les Laurentides, chez un chef bourlingueur inspiré qui a jeté l’ancre à Mont-Tremblant.

L’hiver, il n’y a pas de village plus féerique que celui de Mont-Tremblant. Pas le centre de ski et son factice village touristique, mais l’ancien Saint-Jovite, joli patelin authentique dont la rue principale est jalonnée de charmantes maisons et boutiques, de sapins enguirlandés de lumignons blancs. Et lorsque tombent à plein ciel de gros flocons dodus, c’est la totale!

C’est dans une petite rue transversale que le chef et traiteur Sébastien Houle et son associé sommelier Guy Bourbonnière s’affairent depuis sept ans, dans leur établissement baptisé sEb l’artisan culinaire. Dans l’entrée, un impressionnant chandelier accueille les visiteurs avec ses sept flammes et ses… sept ans d’accumulation de cire. On a l’impression d’entrer dans un château. Avec un peu de chance, les groupies du cinéma hollywoodien pourront y croiser le couple Douglas– Zeta-Jones, qui a d’ailleurs signé la préface du livre de recettes de Sébastien, L’artisan culinaire.

Au menu

En bon chef qui travaille de concert avec les producteurs régionaux, Seb change sa carte chaque saison. Jusqu’au 21 décembre, le menu en vigueur est celui d’automne (un menu de Noël de sept services sera proposé les 24, 25 et 31 décembre ainsi que le 1er janvier). En entrée, les gyozas (dumplings frits japonais) farcis de queue de bœuf et servis avec un os à moelle, une espuma de foie gras et un trait d’oignon doux sont tout simplement exquis.

L’entrée «Terre-mer» est également très réussie. Elle se présente façon Nouvelle-Angleterre, dans un bol où se mélangent dans un fumet crémeux des palourdes des Îles-de-la-Madeleine, des petits cubes de pommes de terre et du flanc de porcelet Gaspor cuit sous vide puis poêlé. Convivial et goûteux.

En plat de résistance, les raviolis farcis au fromage pecorino sont servis dans un grand bol creux où la chair effilochée de lapin et de lièvre côtoie de savoureux pleurotes et shiitakes. C’est un mets roboratif où les ingrédients s’harmonisent dans une apothéose de saveurs forestières.

Le summum du repas demeure le plat de joues de cerf braisées, mélangées à une sauce laquée au vin rouge et aux agrumes. Ces doux morceaux de viande d’une tendreté inégalée sont accompagnés d’un risotto, de carottes et de haricots fins croquants à souhait. Un must!

Douceurs

Les desserts, bien que complexes, nous ont déçus. Le kouign amann, cette spécialité bretonne si délicieuse, était sec et collant (en fait, trop caramélisé), au point qu’un pépé aurait pu y perdre son dentier. Du côté de la tarte au chocolat, même constat: l’appareil, trop froid, manquait de souplesse et ce n’est pas l’écume de chocolat en décoration qui pouvait y changer quoi que ce soit. On s’est donc rabattus sur les accompagnements, par ailleurs agréables.

Emballant /

Une cuisine régionale actualisée par un chef qui n’hésite pas à expérimenter et à sortir des sentiers battus. Au moment d’écrire ces lignes, il était en Inde pour explorer de nouvelles saveurs.

Décevant /

Les desserts. Mais peut-être sommes-nous mal tombés.

Combien? /

Environ 130$ pour deux avant taxes, alcools et service.

Quand? /

Du jeudi au lundi, de 18h à 23h.

Où? /

sEb l’artisan culinaire

444, rue Saint-Georges

Mont-Tremblant

819 429-6991

resto-seb.com