Nos favoris de 2012
Restos / Bars

Nos favoris de 2012

Québec n’est pas qu’une capitale politique. Elle figure désormais au panthéon des villes qui cultivent un art de bien vivre qui passe par la table. Parmi la cinquantaine de restos que nous avons visités en 2012, quelques-uns ont marqué nos papilles. Palmarès.

Les choix de Sophie

Une cuisine du marché inventive et soignée, un service aimable, professionnel et avisé: Le Pain béni, dans l’Auberge Place d’Armes, maîtrise l’art dela séduction. Jegarde en mémoire un splendide boudin noir sur tarte Tatin au calvados, un plat de chevreau et pieuvre grillée au citron confit, des pappardelles au homard, jus de volaille et foie gras, de même qu’une aérienne pavlova au pamplemousse rose. Divin.

Je ne m’en cache pas: Le Moine échanson est un de mes restos favoris. Pour son authenticité, son ambiance sans prétention, son souci du détail et de la qualité en cuisine (des cochonnailles jusqu’aux desserts, en passant par les plats aux accents rustiques), sa carte des vins insolite et son service enthousiaste, informé et attentionné. Un incontournable de 2012? Pour sûr. Et de chaque année. En plus, le menu change avec les saisons, prétexte à y aller souvent.

Dans la même lignée culinaire, La gueule de bois, nouveau voisin de La Cuisine, est tombé pile dans mes cordes: des plats viandeux (lapin, faisan, pintade, cassoulet d’oie confite…) bien exécutés, des accompagnements et des garnitures originaux (risotto au lait de coco, raviolis de boudin noir…), et surtout, des prix très abordables, autant du côté du vin que de la bouffe. Une recrue vouée à un bel avenir.

Le Hosaka-Ya sushi ne flirte pas avec les cinq étoiles, ce qui ne l’empêche pas de se tailler une place parmi mes adresses de prédilection. Pas tant pour ses sushis que pour ses tsumamis, petits plats qui s’inspirent de la cuisine des isakayas (bistros japonais). Des mets authentiques, cuisinés avec amour, dans un resto qui a une âme, ce qui est malheureusement trop rare. Où d’autre peut-on manger des pétoncles crus à la prune salée et au yuzu et de la crème glacée à la sauce soya au son de Cat Power et Seabear, après avoir été accueilli par de joyeux «bienvenue» lancés en japonais? À noter que le Hosaka-Ya ramen du quartier Saint-Roch mérite les mêmes éloges.

Les choix de David

Précédée d’une rumeur imprécise, notre visite Chez Boulay a été marquée par la grâce, puisque nous y avons non seulement très bien mangé, mais nous avons aussi été surpris, ce qui s’avère tout de même rare quand on fréquente souvent les grands restos. La morue charbonnière au gin Ungava et la jambonnette de volaille farcie aux champignons et foie gras nous ont laissé un souvenir impérissable. Et au-delà, dans cette ambiance qui invite à la fête, nous avons passé un excellent moment.

En bas de la côte, dans le Vieux-Port, le Laurie Raphaël nous a charmés après nous avoir un peu ennuyés lors de notre précédente visite. Exit la froideur et la composition parfois trop éparpillée des plats, nous avons renoué avec la chaleur humaine du chef Daniel Vézina, dont la créativité rayonne dans cette carte à la hauteur de ses cinq étoiles. Moment fort: le «Chef chef», un menu-surprise où presque tout nous a renversés par l’inventivité et l’harmonie des saveurs.

J’ai des amis de l’extérieur (lire Montréal) qui s’attablent au Clocher penché chaque fois qu’ils sont de passage. On les comprend. Excellence, constance et service aussi compétent qu’attentionné et sympathique sont au menu de ce repaire de gourmands qui a ouvert la voie à la multitude qui a suivi ses traces dans Saint-Roch. La cuisine, de type bistronomique, décline quelques classiques, parfois revisités, mais en ayant toujours la même idée en tête: tendre vers le sublime. C’est toujours parfait.

Et au Pied bleu, c’est toujours la fête. Leconcept de bouchon lyonnais – où l’on partage les salades, les desserts, et où tous les vins sont servis à bas prix dans plusieurs formats – y est pour beaucoup. Mais en cuisine, on s’applique à ce que le bonheur soit aussi de la partie lorsque le client se met en bouche des plats qui allient rusticité et amour des choses bien faites. N’y boudez pas le boudin, vous le regretteriez.

À venir

En 2013, nous irons entre autres jouer de la fourchette dans deux nouveaux restos: celui de Marie-Chantal Lepage, qui a quitté le Château Bonne Entente pour ouvrir L’Espace MC Chef, dans le Vieux-Port, ainsi que La Planque, à Limoilou, propriété du gagnant de l’émission Les chefs! 2011, Guillaume Saint-Pierre. Nous attendrons aussi avec impatience que La Tanière ouvre son bistro en ville…