Le Patriarche
Table gastronomique absolument réjouissante, Le Patriarche fait preuve d’inventivité et de finesse dans la création de plats brillants et généreux qui traduisent la passion des artisans qui les conçoivent.
Dehors, il fait froid à fendre les pierres, mais celles qui composent les murs du vénérable Patriarche tiennent le coup, chauffées qu’elles sont de l’intérieur par l’humeur favorable d’un personnel qui, de l’accueil à l’addition, prend un soin maniaque à procurer au client une expérience gastronomique qui transporte les sens.
Nous sommes quelques jours après le Nouvel An, gavés de mille plats aussi riches que copieux, ce qui n’empêchera pas cette table de nous ravir. Déclinés en trilogies à l’entrée (panais, saumon, escargot, sanglier, foie gras) comme pour les plats principaux (poissonnier, veau de lait, agneau du Québec, pintade, gibiers et végé), les plats sont de véritables symphonies. Des ensembles de textures, d’arômes et de saveurs qui se répondent, dans une harmonie et un rythme qui font foi d’une recherche et d’une production exemplaires.
Après la mise en bouche, voilà qu’on nous sert rapidement la suite: une soupe de poisson avec acras de saumon et croûtons à l’ail pour Sophie, et un velouté de courge musquée et carottes pour moi. Au centre de mon velouté, la crème fraîche au cumin agit comme un révélateur pour toutes les autres saveurs, dont la puissance semble décuplée.
Le reste relève de la haute voltige.
Le foie gras de l’entrée, d’abord, dit le génie des gens en cuisine. Voilà longtemps qu’on n’avait pas goûté quelque chose d’aussi parfaitement conçu dans le genre (en trois incarnations dans une même assiette: poêlé sur fricassée d’endives à la truffe sur pain d’épices grillé, marbré de pétoncle fumé et purée de lentilles corail, en palet fondant à la truffe). Les agencements de saveurs sont impeccables, la confection irréprochable. Bravo, vraiment. Sophie n’est pas en reste, son trio de sanglier est superbe, avec mention spéciale à l’excellent tataki et au mini-burger garni de rillettes et d’un bouquet de pousses.
Sur la même lancée, mon trio de gibiers est renversant de perfection. Cuisson parfaite pour le cerf, goût fin et accompagnement impeccable pour le brocard et son risotto à l’effiloché de lard dont la texture ravirait les plus exigeants, sans oublier le savoureux pigeonneau fumé. Mais l’assiette de Sophie me fait elle aussi envie. Veau de lait en trois temps, à commencer par des ris de veau juste assez croustillants, délicieux, où seule la joue braisée peut voler la vedette. Ce qu’elle fait, sur son lit de pleurotes qui donne un joyeux kick en bouche à l’ensemble.
Les desserts (le trio au chèvre et la cabane à sucre) sont aussi ravissants pour les yeux, leur conception brillante, mais nous n’en pouvons plus, et avant la faim, nos appétits abdiquent.
EMBALLANT /
Service génial, conception inoubliable, et mention spéciale pour la musique: élégant mélange de chanson française, de rock des années 90 et de pop savante.
DÉCEVANT /
Le choix de vins au verre limité, l’érable trop discret dans le dessert cabane à sucre.
QUAND /
Du mardi au dimanche, dès 17h30. Tous les soirs en juillet et août.
COMBIEN /
Au souper, environ 150$ pour deux personnes pour la table d’hôte cinq services, excluant taxes, service et boissons. Dîner seulement pour les groupes, sur réservation.
OÙ /
Le Patriarche
17, rue Saint-Stanislas, Québec
418 692-5488