La Scarpetta
Envie d’une Italie différente? La Scarpetta nous a séduits par sa cuisine travaillée, authentique et délicieuse.
«Fare la scarpetta» est une bien belle expression. L’opération, archiconnue, consiste à saucer son assiette avec du pain. Il paraît que ce n’est pas poli, mais puisqu’on vous y incite! Ce geste, vous aurez amplement l’occasion de l’exécuter lors d’un repas dans cette sympathique Scarpetta. Car on s’y régale, oh que oui! Et pour cause: la cheffe, Monick Gilles, a longtemps travaillé avec Graziella Battista, la talentueuse ambassadrice de la fine gastronomie italienne à Montréal. Ça promet.
Au menu
L’ancien resto vietnamien, méconnaissable, a été complètement rénové. La salle, avec ses murs de brique apparents, est chaleureuse. Les tables sont habillées de nappes et de vaisselle chic. Le cellier ouvert sur la salle contient de jolies bouteilles venues de toutes les régions de l’Italie. Un tableau noir propose quelques plats du jour, mais le menu de papier, lui, est bien rempli.
Le repas commence avec quelques sfizi, ces tapas à l’italienne qui se laissent aisément partager. Les polpette all’agro dolce, à la sauce escabèche aigre-douce, sont des boulettes de veau rehaussées d’oignons caramélisés et d’olives qui se livrent une jolie bataille acide-sucré-salé. Tendre. L’arancino (arancini au pluriel), un classique italien, est une délicieuse croquette de riz farcie de veau, de mozzarella et de petits pois, baignant dans une sauce tomate simple.
La pieuvre est une belle réussite. La chair du poulpe est fondante, agrémentée d’un jus de viande et de lentilles. En quelques coups de fourchette, l’assiette est vide!
Côté pâtes, la cheffe nous épate avec ses paccheri, de grosses pâtes en forme de tubes accompagnées d’aubergines, de tomates et de petits dés de ricotta salée. Son lapin est aussi épatant, une cuisse tendre parfumée aux olives et au thym, accompagnée de légumes racines braisés et d’un jus de viande solide qui nous rappelle avec nostalgie la campagne ombrienne.
Le must? Ces quatre beaux raviolis farcis de morue et d’espadon, dont deux sont noircis à l’encre de seiche, baignant dans un fumet délicatement safrané. La pâte, dorée, est al dente. La farce offre une saveur toute maritime, appuyée par la douceur du safran. Un pur régal.
Douceurs
Encore des raviolis? Oui, mais au dessert, farcis de chocolat! On roucoule de plaisir. Le cannolo, cette pâtisserie sicilienne farcie de ricotta crémeuse, est tout aussi délicieux. Belle fin de repas.
Emballant /
Une cuisine fine et féminine, réglée au quart de tour, abondante en saveurs et en délicatesse. Un régal.
Décevant /
Allez, un petit reproche? La musique vaguement lounge, insipide, n’apporte rien à l’ambiance.
Combien? /
Préparez une quarantaine de dollars par personne, excluant les alcools, le service et les taxes.
Quand? /
Du mardi au samedi, de 18h à minuit.
Où? /
La Scarpetta
4525, avenue du Parc, Montréal
514 903-4447