Talea bistro urbain
Sur la très vivante Grande Allée, le Talea bistro urbain est une adresse à noter pour ceux qui aiment manger varié en un seul service. Sa spécialité: les planches de charcuteries et de fromages québécois.
Urbain, le Talea l’est avec sa décoration combinant la rusticité du bois (bouleaux plantés derrière une banquette, dessous de bar recouvert de branches délavées…) à des éléments tendance (murs noirs, luminaires suspendus aux ampoules apparentes). Bistro, le Talea l’est surtout grâce à son ambiance décontractée. Car hormis le tartare de saumon, pas l’ombre d’un plat typique de ce genre de troquet dans la carte. Plutôt des planches de charcuteries et de fromages d’ici, qui voisinent avec un burger de pulled pork, un smoked meat, de la tourtière et de la truite. Une sélection éclectique qui cherche sans doute à rallier l’abondante clientèle touristique du coin.
Annie s’emballe à la vue du gâteau de canard confit sous vide, dans la rubrique des entrées. Elle s’excitera encore plus en le goûtant: la cuisson sous vide a exacerbé les saveurs du volatile de façon exponentielle. Très tendre, la chair est effilochée et non compactée, et la panure, croustillante et pas trop grasse. Un ketchup de betteraves et une salade de chou et raisins secs vinaigrée complètent cette réjouissante assiette. Mon entrée de betteraves (rouges et chioggia) au sirop d’érable et romarin me laisse mi-figue mi-raisin. Bravo pour la délicate crème sure à la muscade, mais l’œuf poché s’intègre mal à l’ensemble – ça a beau être la mode, ce n’est pas toujours indiqué. Et avec la rondelle de bacon croustillant, on a l’impression de déjeuner.
La Planche Talea pour deux nous donne à déguster un bel aperçu de ce qu’offre la maison en matière de charcuteries et de fromages (j’y ajouterais un fromage, par contre). Nous alternons avec bonheur entre un Douanier en croûte de cendre (de Fritz Kaiser), du jambon et de la mortadelle de la Boucherie W.E. Bégin, un brie Guillaume Tell (de la Fromagerie Domaine féodal), des cretons (un peu fades), d’excellents bison et canard fumés, un savoureux prosciutto des Cochons tout ronds (bien mince et pas trop salé), et, côté mer, du gravlax et des rillettes de saumon, ainsi que du saumon fumé du Fumoir Charlevoix. Plusieurs «condiments moléculaires» (des sphérifications de moutarde, citron, cidre, cornichon) apportent couleur et piquantes saveurs à cette substantielle planche. Quant aux patates Talea (en quartiers, cuites au four, bien assaisonnées, servies avec une sauce gribiche), elles injectent un peu de chaleur à tout ça.
Au dessert, un classique: gâteau au fromage sur croûte graham avec coulis de framboises, qu’on se partage. Quand même, faut pas trop exagérer.
Emballant /
La qualité des produits. Le décor chaleureux qui évite le clinquant. Les nombreux formats (verre, quart de litre, demi-litre…) qui compensent un peu le maigre choix de vins.
Décevant /
Le service plutôt lent.
Combien?
Pour deux personnes, pour trois services, environ 70$ le soir, 45$ le midi (excluant boissons, taxes et pourboire).
Quand? /
Fermé le dimanche jusqu’au début du mois de mai, ensuite ouvert tous les jours, midi et soir.
À noter: fermé pour rénovations du 28 avril au 4 mai 2013. Changements possibles au menu par la suite.
Où? /
Talea bistro urbain
634, Grande Allée Est, Québec
418 523-7979