Gus
Le Jolifou fermé, son chef est retombé sur ses pattes dans la Petite Italie, où il continue d’exprimer sa passion pour les piments.
Le chef de l’ancien Jolifou, David-Angus Ferguson, a fait la synthèse de ses deux expériences précédentes (le Jolifou 1 et le Jolifou 2) pour ouvrir Gus. Sa signature: une cuisine brute et goûteuse avec, en point d’orgue, des ingrédients latinos dont le maïs, l’avocat et les piments.
Comptoir jouxtant une cuisine ouverte où s’affaire le grand gaillard Angus, alias Gus, murs où s’associent des matières contrastantes – céramique blanche lustrée, planches de pruche –, la couleur rouge comme toile de fond ou en touches toniques et une dizaine de petites tables carrées de bois forment le décor de ce nouveau petit resto de quartier intimiste.
Au menu
Une première visite, quelques semaines après l’ouverture du resto, nous avait déçus: calmars pas assez cuits, côte de bœuf trop cuite, tarte tatin froide. Une deuxième visite, quelques mois plus tard, nous a réconciliés avec le lieu. Comme quoi il est toujours préférable de laisser du temps au coureur.
Complètement décadente: l’entrée de tacos au foie gras qu’accompagnent tomates, coriandre et avocats avec, sur le dessus, une salsa incluant des piments chipotle et de la cannelle mexicaine. Le ceviche de pétoncles, attendri dans une marinade «mojo», parfumé à la noix de coco rôtie et servi avec cresson et avocats, est tout aussi irrésistible. La soupe à l’oignon au jarret de porc est conviviale et goûteuse à point. Elle a su réanimer une amie qui était sous l’effet du décalage horaire. Son copain fin gourmet a par contre été déçu par sa salade César. Avec raison. Croûtons mous, sauce trop salée, laitue pas assez croquante, morceaux de pancetta pas assez croustillants.
Côté plats principaux, nous avons eu le béguin pour la côte de bœuf, une pièce de 20 onces en provenance du Nevada, bien persillée et parfaitement grillée, servie saignante tel que demandé. Un régal à partager à deux. Déposée sur une purée de pommes de terre subtilement parfumée aux truffes, elle est accompagnée de légumes braisés tels que du chou rouge ou vert frisé (kale). Mais les quartiers d’avocat frais sur la viande, est-ce bien nécessaire?
À côté de cette merveille de goût, la prise du jour – un flétan servi dans une «soupe» de nachos – paraissait bien fade. Encore là, on remarque la présence d’avocats frais.
Tous les plats peuvent être rehaussés par l’une des trois sauces maison dynamite: la plus jamaïcaine des trois, celle aux carottes et piment Scotch bonnet; celle au tamarin-prunes-habañeros; et la troisième, aux influences indonésiennes, aux raisins et chili.
Douceurs
La tarte tatin était chaude comme il se doit. Notre préférence: le gâteau choco-rhum et son crémage au Baileys, au goût intense et persistant.
Emballant /
L’incroyable côte de bœuf, la meilleure dégustée depuis longtemps.
Décevant /
On aime bien l’avocat, mais quand on le retrouve dans presque tous les plats, il devient banal et redondant.
Combien? /
Environ 90$ pour deux, avant alcool, taxes et pourboire.
Quand? /
Du mardi au jeudi, de 17h30 à 22h, et les vendredis et samedis, de 17h30 à 23h.
Adresse /
Gus
38, rue Beaubien Est, Montréal
514 722-2175