Le Coureur des bois
Restos / Bars

Le Coureur des bois

Au Coureur des bois, on fait davantage référence à la cueillette de végétaux sauvages comestibles qu’au métier de trappeur ou de chasseur.

Le nouveau restaurant de l’Hôtel Rive Gauche, Le Coureur des bois, est un bon prétexte pour aller faire un saut à Belœil durant la belle saison. Le chef Jean-François Méthot (12 ans aux Trois Tilleuls, 4 ans au Club Saint-Denis) y a fait son nid. Dans un décor chic mais confortable qui multiplie les références à la forêt québécoise (de façon élégante et esthétique) – troncs de bouleaux, photos d’orignaux et de raquettes en babiche –, le chef concocte une cuisine bistronomique qui fait la part belle aux petits producteurs d’ici et un clin d’œil à la cuisine moléculaire.

Au menu

Les amuse-bouche, des copeaux de pommes de terre frits servis avec une mayo au piment d’Espelette, mettent en appétit. Par contre, le pain (accompagné d’un beurre aux champignons) n’est pas de toute première fraîcheur.

Déposé sur une tartelette de pâte feuilletée et coiffé d’un pétoncle cuit à la perfection, le disque de boudin provenant du charcutier de Saint-Hyacinthe Les Trois Petits Cochons (et retravaillé par le chef) est délectable. Belle et bonne entrée. Le tartare de filet de bœuf, coupé au couteau, est bien assaisonné. La crème glacée aux cornichons et moutarde qui l’accompagne est bien intrigante. Passé la surprise, on reconnaît qu’elle est le compagnon idéal du petit monticule de viande crue. Autre entrée réussie.

La côte de veau de grain, servie selon la cuisson demandée, se présente dans un plat de service de fonte aux bords relevés qui rendent difficile le maniement des ustensiles. La viande est tendre et savoureuse. Les carottes et panais caramélisés et l’aligot crémeux, sans être des plus originaux, jouent bien leur rôle de faire-valoir. On remarque cependant que la viande a un léger goût de fumée… il doit provenir de la cuisson par grillade.

Ce goût de fumée, mais plus prononcé, on le retrouve également dans la morue noire pochée dans le jus de pomme et servie avec un beurre blanc. Beaucoup trop intense, il annihile la saveur délicate du poisson. Ce dernier est secondé par une purée de pommes et joliment déposé sur un entrecroisement d’asperges blanches et vertes, lesquelles sont chemisées par un ruban de prosciutto. Deux tomates cerises et des billes noires à l’agar-agar (dont la forme évoque le caviar) apportent la touche finale.

Bémol: la complexité des mets s’accompagne d’une lourdeur qu’accentuent les plats de service, souvent des assiettes noires, parfois des plaques d’ardoise. Vivement le menu d’été! Celui-ci devrait être en vigueur fin mai, début juin.

Douceurs

Le moelleux aux noisettes et au cœur fondant à l’érable est digne d’un coureur des bois au goût raffiné. La tarte aux pommes aurait été banale, n’eût été la crème glacée au miel de sarrasin et romarin qui, heureusement, lui donne du punch.

Emballant /

Le Coureur des bois offre une belle escapade bucolique à moins d’une heure de Montréal. À la fête des Mères, par exemple.

Décevant /

Malgré une carte des vins d’exception où l’on retrouve des Romanée-Conti (dont une cuvée 1996 à 20 400$), l’offre au verre est beaucoup trop minimaliste. On nous dit que le tir sera corrigé.

Combien? /

Environ 100$ pour deux, avant alcool, taxes et service.

Quand? /

Du lundi au samedi, le soir seulement. Brunch le dimanche. Pour la fête des Mères (dimanche 12 mai): formule 5 services ou buffet.

Adresse /

Le Coureur des bois

1810, rue Richelieu, Belœil

450 467-4477