Bati Bassak
Restos / Bars

Bati Bassak

Autrefois un secret trop bien gardé, le Bati Bassak connaît désormais des heures de gloire bien méritées. Entre les cuisines thaïe et khmère au menu, le cœur des convives balance. Mais la qualité, elle, se retrouve dans chaque plat.

Bois chocolat, banquettes de cuir, murs pâles et décoration d’une sobriété remarquable forment le décor. En fond sonore, une pop asiatique répand des mélodies d’inspiration occidentale sur fond de nappes de synthés et de guitares réverbérées jusqu’au delta du Mékong.

Deux serveurs se font la passe, rivalisant de politesses, et notre entreprise de somptueuse gloutonnerie s’amorce tandis que nous consultons des menus dont nous savons que tout sera splendide. Du moins, si l’on se fie à une précédente visite.

Nous faisons l’essai de trois des cinq soupes au menu. La classique won-ton comble la petite, son bouillon riche en saveurs et les pâtes farcies affichent un résultat bien au-dessus du minimum de personnalité requis par le genre. La soupe khmère de Sophie est remarquable de finesse, le bouillon de poulet subtil convolant en justes noces avec le goût discret du citron, le riz y nageant avec une grâce certaine, le tout formant une superbe découverte. Quant à ma tom yam, elle est bien piquante, les morceaux de crevettes, gros et juteux, les éclats de céleri et d’ananas ajoutant à la gamme des saveurs et des textures.

Mes won-ton frites s’avèrent décevantes. Trop frites, elles traînent un parfum de carbonisation. Mais c’est dans la simplicité et la fraîcheur de la salade thaïe qu’elles se font oublier. Les vermicelles frits (dont la texture s’apparente à celle du riz soufflé) cerclant un nid de laitue hachée sur laquelle on a posé un ragoût tiède de porc au cari et citronnelle. Fabuleux alliage de textures et de goûts. Simple et délicieux.

La suite opère comme le reste: dans le bonheur d’un service rapide, où l’ensemble l’emporte toujours sur les petits défauts. Mon assiette bœuf et crevettes d’Angkor, réputée ultra-épicée, fait effectivement le ménage dans mes voies respiratoires, sans toutefois que le piment efface le sucre de la sauce. Les fruits de mer comme la viande sont bien cuits, jamais trop, et les légumes parfaits, craquant sous la dent. Les nouilles à l’orientale font le bonheur de la petite qui aime leur arôme de bœuf très prononcé. Quant à Sophie, elle n’a pas à se plaindre du parfait équilibre aigre-doux de son Délice Bassak où cohabitent crevettes, poulet, ananas, champignons, tomates et oignons.

Même au dessert, on ne déçoit pas. Le classique beignet à la banane des restos orientaux est servi avec élégance, une boule de glace en accompagnement, et la friture est impeccable. L’addition aussi, d’autant qu’on y apporte son vin. Ce qui explique sans doute que même en début de semaine, lors d’une rare journée de très beau temps, plusieurs tables étaient prises.

Emballant /

La qualité des ingrédients, l’équilibre des sauces et des recettes en général.

Décevant /

Le choix des desserts limité, la friture inégale.

Combien?

Pour deux, le midi, 25$, et le soir, environ 45$ pour soupe, entrée, plat et dessert. Excluant taxes, boissons et service.

Quand?

Du mardi au vendredi midi, du mardi au dimanche soir.

Où?

125, rue Saint-Joseph Est, Québec

418 522-4567

bati-bassak.com