Bello Ristorante
La corpulente ligue des restaurants italiens de la capitale a accueilli un nouveau joueur il y a quelques mois: le Bello Ristorante. Déjà, la recrue se hisse aux premiers rangs du classement.
Vu le temps frais de ce début de septembre, je pensais passer la soirée dans la salle à manger du Bello, chic et moderne avec ses éclairages savamment orchestrés, ses matières nobles, ses teintes de gris, de blanc et de noir. Merci à l’inventeur de l’étire-été qu’est le chauffe-terrasse, j’aurai de nouveau l’occasion de souper dans le havre de tranquillité abrité et situé à l’arrière, que j’avais adoré lors de ma première visite car il nous isole du brouhaha touristique de la rue Saint-Louis.
Début de semaine oblige, les jeunes gens branchés armés de cocktails ont fait place à une clientèle plus âgée, qui semble ici pour apprécier la cuisine d’abord et avant tout. Elle a bien raison: c’est aussi la qualité des plats qui me ramène au Bello.
Nous commençons en grand avec l’assiette d’antipasti pour deux: de tendres tranches de saumon fumé avec aplomb, mais sans excès, garnies de câpres frites qui apportent du croustillant; une fort délicieuse fondue parmesan, loin d’être chiche sur la saveur du fromage; des arancinis plus que corrects, malgré un déficit de mozzarella coulante; des calmars frits tout légers, accompagnés d’une trempette au cari légèrement sucrée; une salade caprese (tomates, mozzarella et basilic) aux ingrédients frais; ainsi que des charcuteries, soit une bresaola bien salée coiffée de copeaux de parmesan et le classique prosciutto servi avec cantaloup et melon miel.
Malgré cette consistante entrée en matière, nous ne nous arrêtons pas en si bon chemin. Je me fais violence pour ne pas engloutir en trois bouchées mon risotto – la spécialité de l’endroit. Généreusement garni de morceaux de canard confit, de poireaux, de dés de courgettes, d’oignons caramélisés et de roquette, il porte en guise de couvre-chef une tranche de foie gras au torchon qui ne se fait pas prier pour se détendre et mêler son goût charnu à l’ensemble. Autres points forts: la cuisson parfaite du riz et l’onctuosité générale. Admirable, vraiment. À mi-parcours, j’échange à regret mon assiette contre celle de David, mais mon dépit disparaît rapidement quand je goûte ces agnolettis maison, farcis de bœuf braisé et chapeautés de yogourt à l’aneth. Les pâtes fraîches fondent presque en bouche et le mélange des saveurs est plus que réussi – à condition d’écarter une partie du yogourt, trop abondant.
Les poires flambées au Pernod, qui m’ont laissé un excellent souvenir, m’appellent avec fougue, mais je résiste, et opte pour deux cannoli fort respectables. Quant au tiramisu de David, moelleux et aérien, il disparaît vite du pot, même s’il pourrait goûter un peu plus l’alcool et le café, selon nous. Un amaretto-citron pour faire descendre tout ça, et voilà notre virée italienne complétée de belle façon.
Emballant /
Les mets italiens préparés avec soin, amour et une bonne dose de raffinement. L’une des plus belles terrasses en ville. Le service efficace.
Décevant /
Un excès de yogourt à l’aneth sur les agnolettis.
Combien? /
Pour trois services, pour deux personnes, 100$ le soir et 35$ le midi (excluant boissons, taxes et pourboire).
Quand? /
Tous les jours, midi et soir.
Où? /
Bello Ristorante
73, rue Saint-Louis
418 694-0030
belloristorante.com