H4C
De tous les restos nouvellement établis dans le Sud-Ouest, le H4C est sans contredit le plus «classe».
Quand un chef et des architectes décident de matérialiser leur vision de la restauration, ça peut donner de merveilleux résultats. Comme dans le cas du H4C, un ancien bureau de poste transformé en resto par Dany Bolduc (anciennement chef au Réservoir) et par le duo Marc-André Vallée et Chantal Paradis de la firme D3.
Les deux architectes ont dénudé les murs pour harmoniser la pierre grise patrimoniale avec un aménagement intérieur contemporain et épuré. Blanc-blond-noir. C’est l’équation formée par l’éclairage, le bois des tables, et le noir des banquettes. Seule touche de couleur: une série de pots rouges d’où jaillissent des plantes «langues de belle-mère», cette plante emblématique des bungalows québécois dans les années 1970, et qui établit une frontière ajourée entre les deux hémisphères de la salle à manger.
Au menu
L’expérience esthétique du décor se prolonge jusque dans les assiettes, qui mettent en scène de petites œuvres d’art comestibles. Sur le menu, on remarque qu’il n’y a pas de démarcation entre les entrées et les plats de résistance. On choisit donc deux ou trois plats par personne, selon son appétit.
Le repas démarre en lion avec un tronçon de pieuvre laquée à la pomme grenade, dont la chair ferme et tendre est joliment déposée sur une onctueuse crème de fenouil, qu’agrémentent de l’artichaut frais et des mini gnocchis de pomme de terre. Exquis.
La soupe, servie dans une mini cocotte de fonte noire sur une plaque d’ardoise, est du plus bel effet. La levée du couvercle dévoile un consommé aux arômes orientaux où sont immergés quelques feuilles de joi choi d’un vert tonique, des tranches de champignons shiitake et deux dumplings farcis au foie gras de canard. Ce plat serait parfait, n’eût été la pâte qui, malheureusement pas assez cuite, laisse pointer un goût de farine.
Plus costaude, la joue de veau braisée se présente enrobée d’une sauce sirupeuse où s’amalgament des champignons trompettes des Maures. Elle a comme compagnons des bâtonnets de salsifis et des feuilles de chou de Bruxelles joliment déposées sur la viande comme des pétales.
Tendres à souhait, les ris de veau saisis à vif ont un pourtour agréablement croustillant. On les déguste avec une purée soyeuse de pommes de terre liée au fromage Comté et des bâtonnets de courge musquée frits. Savoureux.
Douceurs
Les desserts sont aussi séduisants pour l’œil et le palais que les plats salés.
En fait foi, le gâteau au chocolat servi façon bouchée avec un sorbet à l’argousier et des perles de meringue sèche. Idem pour le panna cota que ponctuent une crème glacée au miel, une meringue, un sorbet aux raisins Concord, ainsi que des mini «paparmanes» (comme dirait Fred Pellerin) de guimauve aux graines de carvi. Concluant.
Emballant
Tout! Le décor, les plats, l’ambiance musicale (juste assez discrète), la variété des vins en bouteille et au verre, la mise en valeur des produits locaux et l’attention portée aux détails. Il y a même une carte de thés!
Décevant
N’eût été la pâte des dumplings, le repas aurait obtenu une note parfaite.
Combien?
Environ 90$ pour 4 plats et 2 desserts, avant vin, taxes et pourboire.
Quand?
Du mardi au samedi, de 17h à 23h. Brunch du dimanche, de 10h à 15h.
Adresse
H4C
538, Place Saint-Henri, Montréal
514 316-7234
leh4c.com