Restos dans le rétro 2013
Coups de coeur, coups de gueule, mauvais et bon coups. Voici notre rétrospective restos de l’année 2013.
COUPS DE CŒUR
Barbounya
La chef Fisun Ercan est si jolie et si timide. Et sa cuisine empreinte de générosité. Doublée du bonheur de vous faire découvrir une cuisine turque rajeunie, contemporaine. Les épices s’amusent, relevant la divine muhammara, le parfumé tartare d’agneau et bien sûr le délicat ceviche de barbounya. Une découverte. (234, avenue Laurier Ouest, Montréal, 514 439-8858)
Blackstrap BBQ
Dans la catégorie «sur le pouce», il nous a conquis avec ses spécialités du Sud des États-Unis. Au menu: de costauds sandwichs à la viande fumée sur place (porc effiloché, poitrine de bœuf brisket ou dinde) et des mac and cheese. Oui, c’est vrai, on y mange au coude à coude, mais c’est tout à fait sympa. (4436, rue Wellington, Verdun, 514 507-6772)
Les coudes sur la table
Les joies de la cuisine méditerranéenne dans un bistro au nom fort sympathique. Produits si possible locaux et de saison, présentations soignées, finition impeccable. Une table gastronomique sertie d’une carte de cocktails et de vins originale et abordable. (2275, rue Sainte-Catherine Est, Montréal, 514521-0036)
H4C
Séduisante: la façon dont cet ancien bureau de poste a été transformé en un endroit lumineux et contemporain où sont servies de petites œuvres d’art comestibles. Chapeau aux proprios, le duo d’architectes Marc-André Vallée et Chantal Paradis et le chef Dany Bolduc. (538, Place Saint-Henri, Montréal, 514 316-7234)
Impasto
Toute l’énergie de Stefano Faita doublée du talent du chef Michele Forgione. Familial, convivial, sympathique. Les pâtes maison sont inoubliables, comme ces mafalde au lapin braisé. On apprécie aussi les classiques rustiques tout en finesse, comme la porchetta à la poire. Du bonheur. (48, rue Dante, 514 508-6508)
Ludger
Une buvette de quartier où le chef Adam Aspelund donne libre cours à sa créativité tout en maintenant le prix des plats sous la barre des 20$. Ambiance du tonnerre. (4001, rue Notre-Dame Ouest, 438 383-3229)
Pamika
Au rayon des découvertes ethniques, il occupe une place toute spéciale. La petitesse des lieux favorise les rapprochements amicaux, mais ce sont surtout les plats authentiques réalisés à la minute par la chef thaïlandaise Pamika qui font qu’on y retourne. (901, rue Sherbrooke Est, Montréal, 514 508-9444)
Racines
Trois ingrédients, pas plus. Et pourtant, les assiettes du chef Simon Mathys épatent. Cette cuisine est étonnamment structurée, finement exécutée et délicate. Cuisson parfaite, montages judicieux, jeux de textures, produits locaux. Ici, le navet, c’est bon. C’est dire. (444, rue McGill, Montréal, 514 544-0444)
Santa Barbara
Peu de restaurants s’engagent à plein dans la voie végé. On salue donc l’audace de ce resto qui a trouvé le moyen de nous faire saliver devant des plats 100% légumes savoureux, frais et colorés. (6696, rue Saint-Vallier, Montréal, 514 273-4555)
Scarpetta
Une autre gastronomie italienne, fine et féminine. Polpette all’agrodolce, lapin aux olives et au thym, raviolis farcis de morue et d’espadon. Une cuisine réglée au quart de tour, abondante de saveurs et de délicatesse. Un régal. (4525, avenue du Parc, Montréal, 514 903-4447)
Vin Papillon
Le petit frère du Joe Beef se rebelle. Ode aux légumes: champignons, brocolis, artichauts et poireaux dominent les assiettes dans une fantaisie de saveurs de saison. Protéines sur demande. La carte des vins fait une large place aux crus naturels méconnus. Charmant. (2519, rue Notre-Dame Ouest, Montréal)
COUPS DE GUEULE
Prix gonflés
Les importations privées ont la cote et c’est tant mieux. Le gros désavantage pour le consommateur? Difficile de connaître le vrai prix de la bouteille. On a vu des crus à 5 euros à la sortie du chai vendus 60$. Frustrant.
Légumes
On s’en était plaint l’année passée. Où sont les légumes? On note quelques efforts pour les mettre en valeur, notamment au Vin Papillon. Mais il reste encore beaucoup de chemin à faire!
Désinvolture
Le service est généralement agréable dans nos restaurants. Mais il arrive encore de tomber sur des amateurs qui semblent ne pas prendre leur travail au sérieux. Empathie, écoute, connaissances et bonne humeur sont les clés d’un excellent service. Chefs, proprios, à vous de jouer.
Sel
On radote, mais peu importe. Les plats trop salés reviennent illico en cuisine. La modération a bien meilleur goût. Et la fleur de sel a toujours sa place sur une belle table.
No show
Le phénomène des réservations non honorées continue de secouer la planète restos. Êtes-vous du genre à réserver dans trois établissements pour choisir au dernier moment? Annulez les autres, de grâce. Ce serait dommage de voir de bonnes tables fermer par manque de civilité. Merci.
Les illustres disparus
2013 aura aussi été le théâtre de nombreuses disparitions. On regrette Projet 67, qui offrait une brillante réinterprétation des cuisines qui façonnent Montréal depuis l’Exposition universelle de 1967. Et échec total pour le Laurier BBQ, malgré le soutien médiatique de la star britannique Gordon Ramsay.
Les Laurentides ne se sont pas encore remises de la perte des deux fleurons de la gastronomie des pays d’en haut: La Sapinière et L’Eau à la bouche.
Griffintown est en plein boom commercial, mais cela n’a pas empêché la fermeture du Hangar (des rumeurs circulent qu’il pourrait renaître de ses cendres dès que les constructions dans le quartier se seront calmées le pompon) et du Jane, où l’on servait de merveilleuses pizzas.
Le Vieux-Montréal n’a pas eu trop le temps de pleurer l’Aix, aussitôt remplacé par l’isakaya japonais Kyo (que l’on visitera en 2014).
Villeray a aussi connu pendant une brève période le Café Ellefsen, si sympathique avec sa cuisine scandinave, ses poutines aux chanterelles et ses fameux smorrebrods. Le Beaufort Café qui a pris le relai a conservé le même propriétaire et certains plats de l’ancien concept, tout en s’enrichissant de nouveautés moins nordiques.
On les attend avec impatience
Précédés de leur réputation et d’une rumeur annonçant leur ouverture, Le Serpent (des propriétaires du Club Chasse et Pêche) et Tapas 24 (du chef catalan Carles Abellan) se laissent toujours désirer. Vivement 2014 pour qu’on puisse les découvrir!