Le Billig
Le Billig a plus d’une crêpe à sa carte, et bonifie même son offre de quelques plats réconfortants. Récit d’un souper sans prétention.
Si j’aimais le cidre, je serais aux anges au Billig: tranquilles ou mousseux, divers produits alcoolisés à base de pommes sont répertoriés sur une ardoise. Je me tourne plutôt vers celle des vins, ayant diablement envie d’un rouge pour me réchauffer en cette soirée flirtant avec les 30 degrés sous zéro.
On m’apporte un Saint-Chignan (sic), dont j’entrechoque le verre contre la bouteille d’IPA de La Brasserie générale (de Charlesbourg) qu’a commandée David. La sympathique salle à manger d’une vingtaine de places, aux couleurs pétantes (orange, bleu poudre…), se remplit peu à peu tandis que nous explorons le menu plastifié. Je passe vite sur les crêpes classiques et bénédictine, qui conviennent mieux à un repas de début de journée, pour m’attarder aux crêpes de spécialité. Celle à la mozzarina, figues, basilic, sirop de balsamique et pacanes me tente, mais j’ai envie de canard confit et opte donc pour La Béarn. David, lui, a le goût d’un plat «traditionnel». Gigot d’agneau? Andouillette? Pétoncles? Boudin maison ce sera. Belle idée: chaque plat est proposé en version entrée. Je jette mon dévolu sur la joue de porc citronnée pour ouvrir les festivités.
Ladite joue tarde à arriver, si bien que je m’impatiente. Mais l’attente aura valu le coup. Quelle assiette! La viande bien tendre est accompagnée d’un œuf poché à la perfection, d’une soyeuse purée de courge butternut et de roquette qui procure un intéressant contrepoids poivré. Le citron de la sauce crémée se manifeste sans retenue, à mon grand plaisir. Je chipe quelques tranches de saucissons de chez Pork Shop sur la planche de David. Pas trop salés, ils révèlent pleinement leurs saveurs (quatre-épices, habanero, thé du Labrador, épices de Montréal…). Les charcuteries sont escortées de fines lamelles de cornichons et de chou rouge, garantes d’une dose de couleur et d’aigreur.
De longues minutes s’étirent encore avant que ma crêpe me soit servie. Fine comme une feuille de papier, elle est au sarrasin, mais le goût demeure discret. Repliée pour former un carré, elle abrite, outre le canard confit, du suisse, du chèvre et des épinards, et est chapeautée d’un confit d’oignons bien sucré. C’est bon, mais j’assaisonnerais un peu plus et j’utiliserais un chèvre plus corsé. En forme de saucisse dodue, le boudin tout simple satisfait mon vis-à-vis, même s’il est habitué à des versions épicées. Un écrasé de pommes de terre et des pommes poêlées complètent l’assiette.
Les pommes reviennent au dessert, cette fois dans la crêpe tatin (au froment, très légère). Pour augmenter le quotient de plaisir, on a ajouté du salidou (du caramel au beurre salé), de la crème glacée à la vanille et de la chantilly. De quoi nous faire oublier qu’il faudra replonger sous peu dans le froid et les bourrasques.
Emballant /
Les plats à l’ardoise qui complètent bien l’offre de crêpes, le vaste choix de cidres, l’ambiance de resto de quartier.
Décevant /
Notre vin rouge servi tablette.
Combien? /
Pour trois services, pour deux personnes, 60$ le soir, 40$ le midi (excluant boissons, taxes et pourboire).
Quand? /
Du mardi au dimanche dès 11h.
Où? /
Le Billig
526, rue Saint-Jean, Québec
418 524-8341