Café Babylone
C’est un resto, un café, une salle de spectacle. C’est relax, plutôt bohème, très abordable. Et on y mange bien, parfois loin des saveurs traditionnelles.
Faut se rendre à l’évidence, Québec compte peu de restos aussi chaleureux que le Café Babylone. Merci à son décor fait de trouvailles dépareillées qui, une fois agencées, composent un ensemble invitant aux accents bohèmes. Sans sœurs identiques, les tables et chaises créent une charmante mosaïque de styles et de couleurs. Ajoutez-y des murs de brique, un piano et des boiseries bordeaux encadrant de vastes fenêtres, et vous avez un endroit qui convie à étirer le temps.
Deux ardoises détaillent les mezzés et desserts du jour, ainsi que la courte liste des vins. À la carte, ciabattas, pizzas, chili, une intrigante poutine indienne (pommes de terre au four et sauce cari-cheddar), mais aussi des plats plus recherchés et pigeant dans diverses traditions culinaires: tajine au citron confit, mijoté de cerf au sapin, mijoté d’agneau à la malienne… Pas de chance, ces deux derniers, qui trônaient en tête de mes choix, ne sont pas offerts ce soir.
Je séjournerai tout de même brièvement en territoire africain grâce aux boulettes d’agneau à la malienne proposées en mezzé. Elles sont trois, blotties dans un mini-poêlon en fonte sur lequel je me brûle – un avertissement du serveur aurait été apprécié. Servies avec une sauce tomatée à l’acidité contrôlée, elles nous font voyager grâce aux saveurs inhabituelles apportées par le gombo, le sumac, la poudre de baobab et le sumbala, un condiment comparable à la pâte de miso. Les pointes de pitas épaisses et moelleuses, à la surface grillée, font quant à elles un malheur une fois trempées dans l’hoummous onctueux au goût de sésame.
Virage végé pour Bénédicte pour la suite: faisant confiance à l’intitulé du plat, elle a choisi L’Incontournable, un carré aux noix nappé d’une délicieuse sauce crémée aux champignons. Croustillant à l’extérieur, tendre au cœur, le carré loge une pâte aux noix de Grenoble, graines de tournesol, riz et fromage de texture uniforme, agréable en bouche, dont la saveur forme un heureux mariage avec celle des champignons. Quelques légumes, une salade et des quartiers de pommes de terre grillées aux herbes entourent cette belle découverte. Les mêmes patates et salade composée escortent mes trois rosettes de gravlax de saumon au rhum – on cherche le goût d’alcool dans la chair délicate. L’assiette me laisse perplexe: les pommes de terre me semblent peu appropriées comme accompagnement (question de textures, surtout), et la sauce, qui devait être au fenouil et au rhum, s’avère à la roquette et au chèvre – et goûte les épinards. Étrange mélange avec le poisson.
Je ne partirai cependant pas sur une note tiède grâce à la tarte au sirop d’érable, pas trop sucrée et dont la chape croûtée est d’un craquant parfait. En prime, la portion est raisonnable, ce dont nous savent gré nos estomacs déjà bien remplis.
Emballant /
Le souci de sortir des sentiers battus en cuisine. L’ambiance bohème. Les petits prix.
Décevant /
Les neuf tounes de Massive Attack qui tournent en boucle pendant 2h30. Deux plats (sur huit) en rupture de stock.
Combien? /
Pour trois services, pour deux personnes, 45$ le soir, 35$ le midi (excluant boissons, taxes et pourboire).
Quand? /
Midi et soir du mardi au vendredi, le samedi soir, et les déjeuners la fin de semaine.
Où? /
Café Babylone
181, rue Saint-Vallier E.
418 523-0700
cafebabylone.com