Morena
On connaît l’épicerie-traiteur Morena pour son vaste éventail de produits importés et la qualité de son prêt-à-manger. Mais il vaut la peine – vraiment! – de découvrir son osteria, sorte de bistro italien aménagé dans le coin le plus lumineux du commerce.
L’équation est simple: l’osteria de Morena = bonne adresse pour faire le plein de chaleur. La cuisine, évidemment d’inspiration italienne, mais aussi méditerranéenne, sent bon le soleil, les olives, les tomates mûres. Dans la section qui donne sur l’avenue Cartier, largement vitrée et fleurie – même l’hiver –, s’entassent une douzaine de tables. Elles offrent une vue de premier choix sur les pâtes, sauces, vins, confitures, gâteaux et autres alléchants produits cordés sur les étalages. Ça ouvre l’appétit, tout comme la lecture de la carte: brandade de morue, salade de pieuvre grillée, pâtes, lasagne, crostinis… Au verso, le menu déjeuners fait aussi saliver. À l’ardoise aujourd’hui: un risotto de champignons, un couscous, une pizza aux merguez, et une paupiette d’espadon qui sera mon heureuse élue.
Mais des antipasti, d’abord. David recraque pour l’un de ses favoris, le vitello tonnato. Ce classique piémontais est fort réussi, avec ses fines tranches de rôti de veau bien tendre, légèrement nappées d’une émulsion au thon à base de mayonnaise, où pointent un bon lot de grains de moutarde à l’ancienne. J’ai lutté fort contre mon envie d’arancinis (ils sont ici excellents) pour me tourner vers les polpettines. Ces deux boulettes de bœuf et de veau parfaitement assaisonnées trempent dans une sauce à base de tomates et d’oignons, à l’acidité contrôlée. L’art des choses simples.
La moussaka s’avère une version à dominante végétale: peu d’agneau haché et de fromage, encore moins d’épices, mais beaucoup d’aubergines – de belle cuisson, par ailleurs. Ceux qui sont habitués à des moussakas à forte teneur en cannelle, en béchamel et en protéines seront peut-être décontenancés; reste que celle-ci sait mettre ses atouts en valeur. Ma paupiette d’espadon a cuit un peu trop longtemps, mais la farce «à la palermitaine» qui garnit le poisson fait oublier ce petit défaut. Dés de céleri, parmesan généreux, pignons de pin grillés et graines de fenouil constituent un mélange savoureux qui s’agence bien à l’espadon. À côté, une ratatouille ensoleillée libère son jus parfumé, qui vient imbiber l’orge tout simple servi en accompagnement.
Armée de son plus radieux sourire, la serveuse se campe à côté de nous avec une proposition indécente: des desserts. Problème: nos estomacs affichent complet. Solution: nous repartons avec une petite boîte contenant une tartelette au caramel et aux noix, ainsi qu’une cassatina (boule de ricotta recouverte d’une coque en pâte d’amande sur un gâteau blanc biscuité). Nous découvrirons leurs délicieuses vertus en soirée, devant la télé… et en parlerons encore au lever, le lendemain.
Emballant /
La simplicité et la fraîcheur des plats. L’environnement qui ouvre l’appétit. Le café, excellent.
Décevant /
Un manque de dégagement entre les chaises, surtout incommodant pour les serveuses.
Combien? /
Pour trois services, pour deux personnes, 45$ (excluant boissons, taxes et pourboire).
Quand? /
Tous les jours de 11h à la fermeture de l’épicerie (entre 18h et 20h). Déjeuners en semaine de 8h à 11h, le week-end de 9h à 16h.
Où? /
Morena
1038, av. Cartier, Québec
418 529-3668