Saveurs de l'Inde
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Saveurs de l'Inde

La cuisine indienne est beaucoup affaire de dosage: quand on combine adéquatement les épices et les herbes, les papilles ont droit à un succulent feu d’artifice. Le chef du restaurant Saveurs de l’Inde a assurément son certificat de pyrotechnicien.

Surprise en entrant dans le local épuré de l’avenue Maguire: on est loin de la sombre déco de l’ancienne salle à manger, rue de Bergerville. Des carreaux de moquette lignée produisent un effet graphique intéressant, contrebalancé par des murs blancs dépouillés – hormis l’énorme photo de l’inévitable Taj Mahal.

Les serveurs, en pantalon noir et chemise mauve, et d’une discrète gentillesse, sont déjà sur un pied d’alerte. Leur diligence sera constante tout au long du repas: nos verres d’eau seront toujours pleins, et notre table, rapidement débarrassée puis regarnie. L’un d’eux apporte vite nos deux Cheetah, une bière blonde classée comme indienne sur la carte des alcools – et donc plus chère que les canadiennes –, alors qu’elle est brassée à… Saint-Eustache.

Comme souvent dans les restos indiens, je ne sais plus où donner de la tête devant les innombrables propositions. Crevettes massala, agneau korma, bœuf vindaloo, poulet biryani… Ne pas oublier les plats végés, surtout. Vu que nous avons récemment flanché pour le (divin) poulet au beurre et le cari d’agneau, commandés pour emporter un soir de fête familiale, nous les écarterons – à regret.

Alors que nous attendons nos bhajis d’oignon, on dépose devant nous trois grands papadums craquants, parsemés de graines de cumin. Aigre à souhait, leur accompagnement de dés de carottes marinées s’agence bien au côté légèrement sucré de ces galettes à base de lentilles. Les bhajis sont bons, mais goûtent peu l’oignon. Mais la panure, brune, croustille comme on le souhaite.

La suite s’étale sur la table, en recouvrant les moindres recoins. Si l’amour est bleu, comme le dit la chanson, notre repas est jaune! Le responsable: le curcuma, utilisé dans presque toutes les sauces. Rapidement, nous découvrons LE geste à adopter sans faute: tremper le pain naan (gigantesque, léger, moelleux – le meilleur en ville!) dans la sauce du poulet korma, aux parfums enivrants. Yogourt, poudre d’amandes, raisins secs et épices diverses s’y combinent pour donner un résultat onctueux, juste assez sucré. Mais il ne faut pas négliger le saag paneer, soit des épinards hachés et des dés de fromage frais dans une sauce crémeuse qui ressemble à celle du poulet korma, en version piquante. Un classique indien à essayer sans faute. Le bœuf bhoona gosht est moins emballant: la viande est un peu coriace, et la sauce aux tomates et oignons manque d’assaisonnement. David a quant à lui une grande assiette de poulet tandoori, bonifiée d’un monticule de riz basmati aux épices et aux légumes (excellent!) et de laitue nappée de vinaigrette crémeuse. Ce poulet… Comment vous dire? Il est jouissif. Cuit au four tandoor – comme le naan –, il goûte juste assez le brûlé, mais surtout, il est d’une tendreté hallucinante. Sous la dent, les jus s’échappent, entraînant dans leur sillage un monde de saveurs.

Sans surprise, il reste beaucoup de… restes. Le serveur nous apporte trois barquettes d’aluminium pour que nous emballions nous-mêmes nos doggy bags. Pour nous récompenser de nos efforts, nous repartons aussi avec deux gulab jamun, ces fameuses boules au lait frites servies avec un sirop à la cardamome.

Emballant /

Le poulet tandoori, le naan, les sauces savoureuses aux épices bien dosées.

Décevant /

Le service est extrêmement rapide: en une heure top chrono, le souper était expédié. Pratique pour les gens pressés, mais personnellement, je trouve ça plus stressant qu’autre chose…

Combien? /

Pour trois services, pour deux personnes, 25$ midi et 45$ le soir (excluant boissons, taxes et pourboire).

Quand? /

Tous les jours midi et soir.

Où? /

Saveurs de l’Inde

1275, avenue Maguire, Québec

418 683-0006