Shogun
Si vous aimez les asiatiques abordables où vous pouvez apporter votre bouteille, le Shogun du quartier Saint-Sauveur devrait vous plaire. À condition que vous ne soyez pas trop pressés.
«C’est toujours plein, ici», me glisse Bénédicte à l’oreille lorsque nous entrons au Shogun, accompagnées de David et Jacques. Vrai que les fois où chacune de nous est venue auparavant, la mignonne salle à manger ne débordait pas seulement de plantes tropicales, mais aussi de clients. Malheureusement, ce soir, les serveurs sont en infériorité numérique par rapport à la quantité de convives, si bien que nous attendrons un bon moment avant d’être accueillis, puis encore plus avant que quelqu’un vienne déboucher les Heineken que nous avons apportées pour l’apéro.
«Tant pis, faisons-le nous-mêmes», dis-je en décapsulant une cannette. Une serveuse arrive sur ces entrefaites, et nous distribue les menus. Les nombreux hors-d’œuvre me donnent envie de me composer un repas style tapas. Mais les sautés me tentent aussi, contrairement aux sushis, que j’ai déjà goûtés un midi et qui ne m’ont pas impressionnée outre mesure.
Je commande quand même le sashimi roll en entrée, soit du thon et du saumon crus dans une très fine tranche de concombre, avec de la menthe japonaise. Il se fera attendre, ce rouleau en six rondelles. Le service des entrées est victime d’un sévère décalage. Bénédicte reçoit d’abord ses ebi gyosa, sortes de crêpes frites enroulées autour d’une asperge, d’une crevette et de fromage fondu (excellentes, mais très grasses). Elle aura presque le temps de les terminer avant que Jacques reçoive son tartare de saumon (bien relevé, aux morceaux de belle taille), et David, son tataki de thon (moelleux et très piquant, avec une sauce aux zestes de citron). Tout le monde aura vidé son assiette lorsque je recevrai enfin mon sashimi roll. Frais, croquant, généreux en poisson, il est cependant nappé d’une sauce au goût d’ail un peu trop puissant qui masque les saveurs du thon et du saumon.
Place à un Viognier pour la suite. Encouragés par ma recommandation, les gars se sont laissé tenter par le Shogun Tao, le plat vedette ici. Ses deux qualités principales: une friture fine et un parfait équilibre aigre-doux. L’assiette compte également beaucoup de légumes. Le cari de poulet que mange ma vis-à-vis se défend bien lui aussi, mais je préfère les saveurs affirmées de citronnelle et de basilic de mon bœuf à la thaïlandaise. Il pourrait cependant y avoir plus de lanières de viande dans l’assiette, et moins de poivrons rouges et d’oignons, qui fraient avec des courgettes et des juliennes de carottes ondulées encore croquantes. Le riz, lui, est bien collant.
À l’image des plats qui laissaient beaucoup de place aux légumes, nos beignets font la part belle aux fruits: dans un écrin de pâte frite se niche une tranche de pomme ou d’ananas, à laquelle un coulis de caramel apporte une juste dose de sucré. Une belle variante!
Emballant /
Le Shogun Tao, à la hauteur de sa réputation. Les nombreux hors-d’œuvre qui donnent envie de se composer un menu style tapas.
Décevant /
Le service lent, parfois en décalage.
Combien? /
Pour trois services, pour deux personnes, 35$ le midi et 55$ le soir (excluant boissons, taxes et pourboire).
Quand? /
Midi et soir en semaine, le soir seulement le week-end.
Où? /
Shogun
98, rue Saint-Vallier Ouest, Québec
418 524-3274