Le Brigantin
En 15 ans, Le Brigantin en a vu passer des clients, touristes ou non. Il poursuit son petit bonhomme de chemin en cultivant le plus important: la qualité dans l’assiette et le sourire de la personne qui la sert.
Une soirée froide et humide, encore. Je me réfugie dans la charmante salle à manger du Brigantin, revendiquant l’asile climatique. La voix d’Alex Nevsky glisse sur les murs de brique ainsi que sur ceux peints en jaune ou en bleu, rappel de l’affiche de Ricard accrochée près du comptoir.
La serveuse m’accueille avec le plus chaleureux des sourires et une proposition d’apéro. Après avoir déposé le menu sur la table nappée de carreaux vichy, elle me laisse à ma réflexion. Pizzas et pâtes pourraient être de bons choix, mais je penche plutôt pour un plat plus «élaboré».
Mon amie Karine arrive enfin, et peu après elle, une mauvaise nouvelle: il n’y a pas de canard au menu ce soir. Dommage, il tenait la vedette des deux entrées qui me tentaient le plus. Je me rabats sur la trilogie de fondants de foie maison. L’un est nature, l’autre aux noix et lardons, le dernier aux framboises et poivre vert. Les différences de saveurs sont assez subtiles, et les pâtés un peu rigides, mais ils se détendent vite sur les tranches de pain tout chaud à la mie dense. Avec un peu de confit d’oignons bien sucré, ça réchauffe les extrémités, et le cœur aussi. Karine conjure quant à elle le froid avec une entrée tout estivale: la verrine de crevettes. Visiblement marinées dans le jus de lime, les crevettes nordiques fleurent bon la coriandre et voient leur personnalité rehaussée grâce à des poivrons rouges (sans excès) et des zestes d’agrumes.
Elle poursuit en mode belle saison avec les brochettes de crevettes et de pétoncles, servies avec un riz pilaf aux légumes. Les pétoncles ont été marinés au safran et aux zestes d’agrumes: rien à redire côté saveur, mais ils auraient pu cuire un brin moins longtemps. Les crevettes marinées à la cajun s’accordent bien avec la sauce crémée citronnée qui se fraie un chemin dans l’assiette. Pour ma part, je suis restée au rayon comfort food avec un (énorme!) jarret d’agneau braisé au vin rouge, tout en tendreté malgré sa taille impressionnante. En à-côtés, des champignons sautés qui ne manquent pas de caractère, quelques quartiers de pommes de terre cuites dans le gras de canard, et des penne sauce à la crème garnis de nombreux légumes (courgettes, aubergines…). A+ pour la cuisson de toutes les composantes de ce plat consistant, et pour les saveurs concentrées.
La conclusion a lieu sur une gigantesque portion d’un Royal Brigantin qui déjoue mes plus sombres pronostics: alors que je m’attendais à un gâteau mousse au chocolat dans la norme (car ils dépassent rarement ce stade dans les restos), voilà que le fort dosage chocolaté de ce dessert nous fait écarquiller les yeux, tout comme sa sublime base de biscuit praliné aux crêpes croustillantes. «C’était bon?» demande la serveuse, toujours munie de son indéfectible gentillesse. Vraiment. Et très sympa aussi.
Emballant /
La cuisine simple et bien faite.
Décevant /
Le canard en rupture de stock. Les fautes dans le menu.
Combien? /
Pour trois services, pour deux personnes, 30$ le midi et 70$ le soir (excluant boissons, taxes et pourboire).
Quand? /
Tous les jours midi et soir.
Où? /
Le Brigantin
97, rue du Sault-au-Matelot, Québec
418 692-3737
Bonjour,
C’est toujours décevant de ne pas trouver une plat qu’on aurait aimé manger. Si le canard était en rupture de stock, ça veut dire que la rotation des produits est correcte et que les produits sont frais. Si vous mangez du homard hors saison, vous serez contente… mais ça signifie qu’il s’agit d’un produit qui n’est pas frais ou qu’il a beaucoup voyagé, ce qui revient au même.
(je n’ai rien à voir avec ce restau, j’aime juste la bonne table)