Majestique
Restos / Bars

Majestique

Le Majestique: un endroit cool pour gens cools.  

C’est le nouveau spot sur la Main. Agencé par les propriétaires du très branché bar Waverly, ce resto-bar est déjà plein à craquer; 65 places bien tassées et bruyantes dans un univers résolument vintage. Les vieilles boiseries de l’ancien delicatessen croisent une déco kitsch style chalet, avec tête d’original et bibelots rigolos. Un long bar pour les conversations conviviales, des banquettes pour les rencontres plus intimes: il y a de quoi passer de longues heures à jaser et se régaler. Le menu, concocté par le très impétueux Charles-Antoine Crête (l’ex-bras droit de Normand Laprise au Toqué!), est piloté par un autre ex du resto multi-étoilé, Dominique Lalonde. Autant vous dire que les assiettes sont assez survoltées. Et ça marche.

Au menu

Une quinzaine de propositions: à quatre, vous ferez rapidement le tour de ce menu court mais efficace. Des fruits de mer, d’abord: huîtres soigneusement écaillés par un expert du genre installé derrière le bar, et crabe des neiges, puisque c’est de saison. Charles-Antoine Crête est un adepte des produits locaux du moment, attendez-vous donc à voir apparaître asperges et têtes de violon dans les plats qui suivent, au rythme des récoltes. Des bigorneaux? Pourquoi pas? Un produit gaspésien qui remplace enfin le traditionnel escargot, servi dans le petit plat habituel à trous, rehaussé d’un beurre aux algues et à l’ail, et de pain frit. La texture du bigorneau est toujours caoutchouteuse, faut aimer et essayer. Plus intéressant, le saumon confit (longuement) nage dans une glace de légume (une sauce courte et sirupeuse entièrement végétale), décorée de popcorn, d’échalote, de radis et de persil. Pavé fondant, touches acidulée et sucrée: l’équilibre est délicieux. Sur une note tout aussi maritime, la crème de maquereau fumée est à se rouler par terre, intense et soyeuse.

Surprenant aussi, le tartare de cheval, surmonté d’une mayo épicée, rehaussé de pommes en cube et de graines de moutarde: la chair est tendre et l’assaisonnement impeccable; un coup de coeur.

Moins convaincante, la caille aplatie et frite n’a pas été désossée. Ça craque sous la dent et rend l’exercice dégustatif difficile. Quand on parvient à mordre dans la chair, le plaisir revient, surtout accompagné d’un aïoli intense et de petits légumes marinés.

Dans cette (toutefois) belle suite de plats à partager, notons la présence d’une assiette de haricots et d’oeuf mollet bien agréable, et d’une étonnante salade de boeuf tiède (au goût de foie de veau!) ornée de légumes croquants.

Douceurs /

Mince mais exquise proposition en dessert: du sucre à la crème. Il est fondant, divin. Voilà tout.

Emballant /

Une cuisine comme une boîte à surprise: les saveurs exultent, sautent, virevoltent, pleines d’énergie. Les cuissons sont impeccables. La carte des vins offre de généreuses propositions à prix vraiment raisonnables.

Décevant /

La caille mériterait un peu plus d’attention pour être vraiment comestible. Un seul dessert, c’est un peu minimaliste.

Combien /

Comptez une trentaine de dollars par personne, hors alcool, taxes et service.

Quand /

Du lundi au samedi, de 17h à 3h. La cuisine ferme à 2h.

Où /

Au 4105, boulevard Saint-Laurent (entre Duluth et Rachel). Infos: 514 439-1850. Attention, ce restaurant ne prend pas de réservations.