Taverne F
Taverne F fournit une bonne raison de s’arrêter dans le Quartier des spectacles.
Le F Bar a changé de peau. Nouveau nom; Taverne F, mais aussi nouveau menu et nouveau décor. Les azulejos ont cédé leur place à d’immenses croquis sur les murs, illustrant les rues de Lisbonne. Grâce à ses nouveaux atours, l’établissement prend un virage plus jeune, plus urbain, plus convivial. De restaurant de destination où l’on servait des plats plus travaillés avec un certain décorum, il est devenu un lieu de passage et de partage de petiscos, ces petits plats cousins des tapas espagnoles. Le soir, on y sent une joyeuse fébrilité pré et après-spectacle.
Autre nouveauté: un écran plat transmet en temps réel ce qui se passe dans la cuisine située au sous-sol. Par les temps qui courent, cependant, le spectacle-cuisine télévisuel cède la patinoire vers 19h aux rivalités Montréal-Boston. Soyez tout de même rassurés: il n’y a que l’image, le son est coupé.
Au menu
Les petiscos de Taverne F sont des petits assemblages traditionnels avec une touche d’originalité. On débute? Les sardines en escabèche, qu’une marinade a rendu fondantes, sont déposées sur un julienne de carottes et de poivrons rouge et jaune, et joliment servies dans un plat de service imitation boîte de sardines. En contrepoint, des grains de poivre rose libèrent leur parfum fleuri en éclatant sous la dent; du bonheur!
Des cotovelinhos, des petits macaronis al dente, servent de lit à une pièce de loup de mer moelleux et agréablement mis en valeur par une sauce tomate dense et goûteuse. En finale, de la menthe ciselée éjecte sa saveur piquante; surprenant et agréable.
Le churrasco de poulet, une cuisse et son haut juteux et tendres, rappelle les plats de volaille sans prétention du quartier portugais. À badigeonner d’une huile aux légumes marinés. On s’en lèche les doigts, sans gêne.
Notre préféré: le feijoada d’agneau, un genre de ragoût qui réunit des cubes d’épaule braisés qui se coupent à la fourchette et des haricots coco qui offrent une résistance agréable sous la dent. On y trouve toujours cette touche de vigueur apportée par des herbes fraîches ajoutées au plat à la dernière minute.
Pour compléter, on commande soit un à-côté de légumes rôtis ou une salade verte, soit un bol de frites (très bonnes), et bien sûr un verre ou une bouteille de vin d’importation privée du Portugal, à découvrir sans modération.
Douceurs /
Les pasteis de nata, bien que confectionnées à l’extérieur, sont parfaites, accompagnées d’une quenelle de crème glacée vanille qui elle, est de la maison. Le riz au lait avec de la poire pochée au vin, très (trop) parfumé à la cannelle, gagnerait à être servi plus tiède que froid.
Emballant /
Avant, on se réservait l’endroit pour des occasions spéciales. Avec la nouvelle formule, on a le goût d’y retourner plus souvent.
Décevant /
La musique est assez «bang-bang». On imagine que le beat permet de garder les serveurs bien alertes, afin qu’aucun convive n’arrive en retard à son spectacle.
Combien /
Pour quatre tapas, deux accompagnements et deux desserts, à deux, il faut compter environ 70$ avant taxes, vin et service.
Quand /
Du mardi au samedi, midi et soir. Brunch les samedi et dimanche.
Adresse /
1485, rue Jeanne-Mance, Quartier des spectacles
Réservations: 514 289-4558