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Il neige à gros flocons ce soir-là, entre deux fortes bourrasques de vent. Sur la rue Saint-Paul, le Dolcetto & Co est là comme un havre de chaleur et de parfums bienvenu. Un havre, d’autant plus que la décoration de tons bleus, banquettes marines rayées, tables en bois blanc, cordages et ancres donne un côté nautique à l’endroit – les parents de Thomas Vernis, le proprio, habitent la Côte d’Azur, d’où l’inspiration méditerranéenne et maritime. La déco est chargée mais soignée, et nous change de la plupart des restos italien qui optent en général soit pour l’ambiance classique napolitaine un peu ringarde, soit pour un style urbain-moderne-lounge évoquant plus New York que Rome.
À son ouverture il y a cinq ans, le Dolcetto ne possédait qu’une petite sélection de vins. Pour respecter son étiquette de « bar à vins » – que certains s’arrogent parfois un peu trop facilement -, le resto a par la suite travaillé sur son cellier pour se doter d’un vrai grand choix de bouteilles. On trouve ainsi plus de 80 vins italiens à la carte, à grande majorité issue d’importation privée et à partir de 40$ (et allant jusque plus de 600$ ; bref, il y a du choix). Les classiques toscans sont présents, et on remarque aussi quelques belles références. Mais avant de passer au vin, il serait dommage de ne pas essayer les cocktails, d’autant que la barmaid propose quelques sympathiques mélanges à base de fernet branca et autres liqueurs d’Italie…
Pour son Dolcetto, le propriétaire – qui gère aussi le Santos bar à Tapas et le café Tommy -, s’est entouré du chef Adam Zaitouni. Et c’est un succès. Installés contre des coussins moelleux, on commence avec une longue planche où les charcuteries (prosciutto, salame, coppa…) se mêlent aux fromages et aux olives, aubergines et artichauts marinés. Cette mise en bouche toute simple permet d’apprécier la qualité des produits, tous importés directement d’Italie. Un souvenir ému pour la délicieuse burrata, fraîche et crémeuse à souhait… Parmi les antipasti, on goûte de savoureux ravioli farcis à la courge rôtie avec parmesan et amandes dans une sauce beurre noisette, le tout saupoudré de kale croustillant… Un plat qui fait partie des items rajoutés au nouveau menu d’hiver du resto.
Nouveautés créatives et bons vieux classiques
Un « mamma mia! » tout particulier au vitello tonnato, où le cru du carpaccio de veau se marie merveilleusement bien au croquant du radis et du pain noir, et où le salé du thon confit et des câpres est joliment relevé par le basilic. Un bel alliage de textures et de goût, tout en fraîcheur. La plupart des plats proposés sont des assiettes à partager, donnant ainsi un côté plus convivial au repas – et nous donnant l’occasion de goûter deux fois plus de choses. Dans ce nouveau menu, l’équipe du Dolcetto a rajouté quelques options à petits prix, qui permettent de s’offrir un repas très accessible. Quelques plats classiques ont aussi été préservés – notamment parmi les pizzette, dont on a testé un trio.
La Margarita reste au menu : la simplicité du trio de produits (tomates, mozzarella di bufala, basilic) permet de mettre en valeur leur goût prononcé et savoureux. Simple mais (terriblement) efficace. S’ensuit une nouvelle pizzette plus originale, à la courge musquée, gorgonzola, pancetta et oignons caramélisés, puis une bianca à l’huile de truffe, avec champignons sauvages, fromage de chèvre et roquette. Pendant le repas, on admire tantôt la vitrine derrière laquelle reposent jambons, fromages et autres saucisses séchées, tantôt le chef qui fait sauter en l’air ses pâtes à pizza derrière le comptoir de sa cuisine ouverte…
Pour la note sucrée, on termine avec des bombolones à la crème et cannelle, et une pizza au chocolat (qu’on a demandé, rassurez-vous, en petit format), saupoudrée de mini-guimauves flambées. Le tout accompagné d’un verre de moscato pas trop sucré… Un repas au goût authentiquement italien, où la qualité des produits est au rendez-vous. Et si l’ambiance est décontractée, le service n’en est pas moins professionnel est appliqué. Le Dolcetto porte bien son nom, apportant ses douceurs gourmandes et ces cépages avec un petit air marin… Bref, cet endroit n’est définitivement pas « encore un autre resto du Vieux-Montréal ».
Dolcetto
151, rue Saint-Paul Ouest – Montréal
514 419-8522
www.dolcettomontreal.com