Bar George : s'offrir le luxe victorien
Restos / Bars

Bar George : s’offrir le luxe victorien

Ouvert depuis un an dans la superbe Maison Mount Stephen, le Bar George vaut le détour ne serait-ce que pour son décor. Le manoir, installé rue Drummond en plein centre-ville, a vu son cachet joliment préservé. Riches lambris, tableaux d’époque, vitraux, plafonds sculptés, épais tapis… La beauté du lieu émerveille dès l’entrée dans la maison, qui accueille un restaurant, un bar, une terrasse et quatre salles à manger privées. C’est Metaphore Design qui a agencé l’espace, et le petit twist moderne ne vient en rien cacher la richesse et le charme du patrimoine historique.

On retrouve Anthony Walsh à la tête du restaurant. Le chef exécutif est originaire de Montréal, mais a passé les vingt dernières années à gérer des restaurants de la chaîne Oliver & Bonacini à Toronto comme Canoe, L’Auberge du Pommier ou encore Leña. Walsh n’est pas passé inaperçu pendant sa carrière: il a été nommé en 2016 chef cuisinier de l’année par le magazine Foodservice & Hospitality, tandis que le magazine Toronto Life l’a cité parmi les personnalités les plus influentes de la ville.

«Pour moi, revenir à Montréal pour ouvrir Bar George dans un bâtiment d’une telle beauté et d’une telle importance historique, c’est vraiment la réalisation d’un rêve, confiait le chef à l’occasion de l’ouverture du resto. La scène culinaire de Montréal déborde de chefs talentueux et de superbes restaurants. Je me sens heureux et privilégié de pouvoir me greffer à une communauté culinaire aussi dynamique.»

salle-a-manger-cindy-la

Pour gérer le Bar George, ouvert sept jours et soirs par semaine, il est secondé par le chef de cuisine Kevin Ramasawny (un ancien de Maison Boulud, du restaurant Daniel et du Leña). Le menu est d’inspiration britannique, tout en intégrant des saveurs du Québec: œufs au four à l’écossaise, pâté au boudin noir, pâté à la joue de veau et rognons, avec stout et champignons sauvages, pâté chinois au homard, épaule de porcelet de Saint-Canut, poisson fumé et crumpet avec saumon Earl Grey, beurre de hareng et rollmops…

C’est copieux à souhait – et servi dans une vaisselle vintage. Ici, l’opulence des plats s’accorde à celle de l’endroit. Dans de jolies présentations, les produits locaux sont bien mis en valeur dans chaque assiette. On apprécie notamment la touche personnelle du chef Ramasawny, qui s’inspire de ses racines mauriciennes pour créer quelques plats spéciaux du moment à saveur plus exotique (le crabe des neiges au curry, un vrai régal!).

golden-square-mile-sour-cindy-la

Pour accompagner son déjeuner, dîner, souper, hors-d’œuvre de fin de soirée ou brunch du week-end, les mixologues Maxime Boivin et Drahos Chytry ont concocté une courte mais jolie carte de cocktails, composée notamment de classiques anglais. On peut profiter par exemple d’un Golden Square Mile Sour (gin, liqueur de fleur de sureau, cidre, citron et œuf) ou d’un Boulevardier du Baron (whisky canadien, Campari, vermouth rouge et liqueur maraschino), en se prenant pour la baronne Mount Stephen.

Quant à la carte des vins, elle n’est pas très audacieuse, constituée principalement de bouteilles du Vieux-Monde. Mais encore une fois, la simple vue du décor du manoir suffit à justifier un souper au Bar George, et pour le coût très abordable du repas on profite d’un environnement qui n’a pas de prix. Dans une ville si moderne, aux restos qui se ressemblent si souvent, il est rafraîchissant de plonger un peu dans un endroit historique…

algonquin-02-photo-by-cindy-la