C'est ce que l'on appelle de la science-fiction spéculative. On raconte un événement qui pourrait facilement se produire dans un futur indéterminé mais pas si lointain. C'est aussi un film que je qualifierais de rétro-futuriste. Cela signifie que le futur y est représenté un peu tel qu'on le percevait dans les années 50, 60 ou 70.
L'histoire de Gattaca raconte l'histoire d'un homme dit imparfait qui essaie de se créer un avenir dans un monde où seuls les parfaits ont droit aux plus grands honneurs. Les êtres imparfaits tels que le héros de notre histoire doivent utiliser des subterfuges incroyables afin d'accéder aux plus hauts sommets. Pourtant, très peu de choses distinguent cet homme imparfait de ceux que l'on prétend réellement parfaits. Il souffre peut-être un léger défaut cardiaque. Qu'à cela ne tienne, il devra redoubler d'efforts afin de triompher d'épreuves sportives. De ce fait, il mérite probablement plus la victoire que ses collègues supposément supérieurs. Notre ami de ce film se mérite donc les honneurs les plus élevés, car il a doublement triomphé. Il a vaincu le système par ses astuces, et il a réussi à passer tous les tests habituellement réservés à l'élite.
Dans ce monde, on cherche à analyser toutes traces laissées par un individu afin de s'assurer de son identité et de son appartenance à la classe des parfaits (ceux qui vont conquérir l'espace) ou à la classe des imparfaits (ceux qui vont balayer les rues). Une telle paranoïa ressemble étrangement au racisme ou à d'autres formes de ségrégation. La différence majeure est qu'il faut user de procédés scientifiques avancés afin de déterminer la classe de l'individu. Tout cela est un peu malade, et prouve que la race supérieure du film est peut-être supérieure physiquement, mais qu'elle est loin de l'être mentalement.
Je pense que nous tous ici serions considérés comme imparfaits. Cela donne du piment à la vie. Autrement, nous serions tous semblables, et le monde serait banal.