BloguesLe Cayer du cinéma

Plus proche de Séraphin que du « Patriote »

J'ai eu la chance de voir "Nouvelle-France" en avant-première au Grand Théâtre de Québec en compagnie des acteurs. Cela donnait déjà un ton différent à la soirée, et j'ai bien apprécié. Je remercie donc le journal de Québec de m'avoir donné cette opportunité.

En ce qui concerne le film, je crois que j'ai été un peu déçu, car je m'attendais à voir de spectaculaires batailles sur les Plaines. Au lieu de quoi, on a eu droit à quelques coups de canon sur Québec, mais c'est à peu près tout. Ce film semble s'inspirer de deux faits historiques de la ville de Québec. Le premier d'entre eux concerne les fourberies d'un intendant, et le deuxième n'est nul autre que la fameuse histoire de la Corriveau (le nom du personnage est changé, mais on reconnait quand même l'histoire). Le tout se joue sur le fond de la bataille des anglais pour s'emparer de Québec. J'ai trouvé que ce film n'aurait pas dû s'appeler "Nouvelle-France", car le destin de notre pays semble secondaire dans ce récit en comparaison aux mésaventures de Marie-Loup et de sa fille France. J'ai également eu l'impression que les scènes mettant en vedette des acteurs anglais étaient plutôt accessoires et n'amenaient rien de plus au récit sinon une légère touche historique. On aurait facilement pu couper les scènes en question pour mieux se concentrer sur les déboires de Marie-Loup que le film n'en aurait même pas souffert. Jason Isaacs nous offre quand même une interprétation intéressante et à la limite du caricatural dans la peau du Général Wolfe. Gérard Depardieu offre une performance magistrale dans le rôle du curé protecteur de Marie-Loup, et David LaHaye joue un héros romantique avec brio. Cependant, le film appartient réellement au personnage de Marie-Loup (Noémie Godin-Vigneau) et de sa fille (Juliette Gosselin). Toute l'âme du film repose sur les épaules de ses deux jeunes actrices. Sans leurs interprétations, ce film n'aurait été qu'un autre film d'époque. À voir avec quelques réserves