BloguesRichard Martineau

Les vieux ont-ils le droit d’être cons?

Vous êtes plusieurs à m'avoir écrit au cours des deux derniers jours. Je vous remercie beaucoup! Ça fait chaud au coeur.
Une Internaute, Johanne Johnson, m'a fait parvenir une longue missive critiquant mes prises de position au sujet de Lise Payette. En gros, elle me dit que ça arrive à tout le monde de dépasser les bornes, que madame Payette a beaucoup fait pour la société québécoise et qu'on lui doit tout notre respect.
Bref, passé un certain âge, vous pouvez dire toutes les conneries qui vous passent par la tête, pas de problème, vos cheveux gris vous dédouanent.
Désolé, mais je ne suis pas d'accord. Je ne prends pas les vieux pour des débiles mentaux irresponsables. Vous avez beau être né en 1899 et avoir sauvé 45 enfants d'un incendie, si vous affirmez que les Noirs sont moins intelligents que les Blancs, je vais vous traiter de raciste.
Raymond Lévesque a beau avoir écrit Quand les hommes vivront d'amour, il a beau être sourd comme un pot, il a beau être une icône du paysage culturel québécois, quand il dit que seuls les Québécois francophones de souche devraient avoir le droit de voter lors d'un éventuel référendum sur la souveraineté, je grimpe dans les rideaux et je le traite de xénophobe.
Winston Churchill a pratiquement sauvé l'Europe dans les années 40. C'est le premier à avoir déclenché l'alarme lorsque Hitler a commencé à déconner. Ce politicien est l'un des plus grands héros du vingtième siècle. Pourtant, les Anglais ne l'ont pas reporté au pouvoir lorsque la guerre s'est terminée. Pourquoi? Parce qu'il a dit des conneries pendant sa campagne. Il était contre le vote des femmes, contre l'indépendance de l'Inde, méprisant envers les pauvres.
Je réagis de la même façon envers madame Payette. Oui, l'ex-ministre péquiste a joué un rôle important au Québec. Mais ça ne lui donne pas la permission d'écrire des conneries. Ni de cracher sur les hommes dès qu'elle en a la chance.