Le 21 juin, j'ai publié une missive d'un lecteur, Yves Bolduc, qui dénonçait ce qu'il appelait la pensée mécanique. J'ai reçu un autre (très bon) texte de monsieur Bolduc, que je vous transmets à l'instant. Cette fois, il s'en prend à Michael Moore et à Pierre Falardeau, deux «beaux exemples de pensée mécanique».
«Falardeau, Moore et les autres dénonciateurs de systèmes ne sont pas à l'abri d'idées toutes faites qu'on sert en réponse à à peu près toutes les questions. À la différence que ce qu'ils reproduisent mécaniquement, c'est leur propre pattern.
Moore avec ses vérités alambiquées, ses manipulations des faits et ses relectures de l'histoire, joue le même jeu que ceux qu'il dénonce. Il applique toujours la même grille d'analyse à tous ses sujets, quitte à déformer la réalité.
Idem pour Falardeau qui ne voit tout que dans son prisme déformant de l'indépendance.
Cette obstination à n'utiliser toujours que la même approche pour analyser tout et son contraire donne l'impression d'une certaine constance, une certaine cohérence mais en fait tout cela n'est utile que pour rendre plus reconnaissable le produit qui est le personnage lui-même.
C'est pareil comme en peinture. Les grands peintres sont identifiables à leur manière. À cette façon qu'ils ont de peindre, toujours de la même manière. Dans mes cours de marché de l'art, on insistait pour que le peintre se répète souvent de manière à ancrer son imagerie dans la mémoire visuelle des gens. Se répéter pour créer une image plus facile à vendre. Une certaine persistence de la mémoire.
C'est ça que font les Falardeau et Moore. Ils se répètent, se copient eux-mêmes, au risque de dénaturer le sujet. On est ici dans l'univers du marketing des communications. Ces gars là se mettent eux-même en marché. C'est eux qu'ils veulent vendre et pas le supposé message révolutionnaire qu'ils trimbalent bien plus comme un trade mark que comme une idée susceptible de faire évoluer la réflexion.»
Je ne sais pas qui est ce monsieur Bolduc, mais je trouve qu'il émet des idées intéressantes, non?