Excellent papier d'Odile Tremblay dans Le Devoir d'aujourd'hui.
La critique (et chroniqueur) du Devoir se demande pourquoi tant de journalistes ont accepté de publier une entrevue avec Pierre Falardeau alors qu'ils n'avaient même pas encore vu son plus récent film, Elvis Gratton XXX.
«Elvis Gratton XXX est sorti mercredi sans projection de presse préalable, écrit-elle. Les critiques n'ont même pas été invités à l'avant-première du film, lundi soir.
Ce qui n'a pas empêché, samedi dernier, de nombreux médias d'étaler à pleines pages des entrevues avec Falardeau et son acteur Julien Poulin. Les journalistes tâtonnaient dans le noir, faute d'images du film en tête, posant des question floues. (…)
Elvis Gratton XXX aborde les travers des médias. De son côté, la promotion d'Elvis Gratton XXX roule ces mêmes médias dans la farine, prenant ce qui fait son affaire (l'entrevue) et repoussant ce qui pourrait lui nuire (la critique). Et que je te manipule d'une main et te tasse de l'autre. Le film est lancé le 23 juin. Le congé du lendemain permettra de gagner un jour de silence critique dans les journaux, alors absents des kiosques pour cause de fête nationale.
Bien joué, les distributeurs!»
C'est ce que j'appelle un maudit bon texte. Qui pose une sacrée bonne question: pourquoi tout le monde s'écrase devant Falardeau? Par peur de paraître de droite?
Parlant de Falardeau, j'en ai une bonne à vous raconter. C'est Nathalie Petrowski qui devait l'interviewer pour La Presse. Falardeau a dit: "Non, je veux Marc-André Lussier." C'est donc Marc-André Lussier qui l'a interviewé.
Une vedette qui choisit quel journaliste va l'interviewer, c'est pas mal, non? Et le plus drôle est que dans son film, Falardeau n'arrête pas de dire que La Presse c'est de la marde.
Et La Presse d'obtempérer à ses demandes!
Décidément, on aura tout vu…
Qui a peur de Falardeau?
Richard Martineau