La honte (ou: Que dirait Lise Payette?)

Sur le site Internet The Memory Hole, on trouve des photos de prisonniers irakiens en train de se faire battre et de se faire humilier par des gardes américains. Attention, cours sensibles: ces photos sont très explicites. Un prisonnier se fait battre à coups de poings, un autre se fait menacer par des chiens enragés, un troisième est enduit d'excréments, un quatrième est obligé de faire une fellation à un autre…
Deux clichés particulièrement choquants nous montrent deux soldats américains se faisant photographier à côté du cadavre d'un prisonnier irakien. Ils sont tout sourire, comme s'ils revenaient de la chasse. Les deux soldats font un signe avec leur pouce, pour dire que tout va bien, que tout est O.K., que tout baigne…
J'aimerais que Lise Payette regarde attentivement ces photos. Parce que l'un des soldats est… une femme. Jeune, très belle, une peau de porcelaine, des sourcils soigneusement épilés. On dirait la porte-parole d'Ivory Neige. Elle est penchée au-dessus du cadavre d'un prisonnier qui a été visiblement battu à mort, et nous offre son plus joli sourire.
Je me demande ce que madame Payette dirait de cette photo – elle qui croit que la femme est la bonté, la douceur, la tendresse incarnées.
Elle dirait probablement que cette jeune femme a été corrompue par la culture masculine, et qu'elle se comporte maintenant comme un homme.
Moi, je dis qu'elle se comporte comme un soldat. Et un soldat n'a pas de sexe. Il n'en a pas besoin: il a une arme…