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La belle et le jazz (la madame va-t-elle être contente?)

Parlant de jazz (de quoi d'autre peut-on parler à Montréal cette semaine?), j'ai assisté au spectacle de Diana Krall, hier soir.
En regardant – et en écoutant – cette superbe pianiste, j'ai pensé à Johanne Jonhson, la lectrice qui m'a écrit cette semaine pour me dire que je devrais dénoncer le sexisme anti-femme avec autant de virulence que je mets à dénoncer le sexisme anti-homme ("la madame pas contente").
Tout à fait d'accord, madame Johnson.
Ce qui m'amène à Diana Krall.
Qu'est-ce que Diana Krall a à faire avec le sexisme, me demandez-vous? Eh bien, elle souffre du syndrome de la trop belle fille. Vous savez ce que je veux dire: la fille est trop belle, donc, elle n'a pas de talent. Donc, elle doit sa carrière à ses grandes jambes ou à son beau cul…
Combien de puristes de jazz ont pensé cela à propos de Diana Krall? Combien d'hommes (et de femmes) croient que le talent est inversement proportionnel à la beauté, surtout chez la gente féminine? Des tonnes… Comme si une belle femme est nécessairement conne. Comme si toutes les jolies blondes étaient des Barbies en puissance ou des clones de Pamela Anderson…
Or, Diana Krall a prouvé, hier soir, qu'elle est plus qu'une jolie femme. Elle a prouvé qu'elle est aussi une maudite bonne pianiste. Capable de jouer autant des balades pop que de vraies pièces jazz.
Je sais, ça fait chier. Autant de talents chez une même personne est décourageant. Mais que voulez-vous, ça arrive. Comme on dit: la vie est injuste. Il y a des gens qui sont moches et cons, et d'autres qui sont beaux et brillants.
Et madame Krall fait partie de la dernière catégorie.
Si vous êtes trop puriste pour apprécier ses bedroom eyes sensuels, ses lèvres pulpeuses et ses jambes qui n'en finissent plus de ne plus finir, désolé. Vous n'avez qu'à vous fermer les yeux la prochaine fois que vous irez la voir. Ça vous aidera peut-être à mieux apprécier sa musique…
Mais moi, je ne me priverai pas. Je continuerai de savourer autant l'audio que le visuel.