Excellent texte d'opinion dans le New York Times d'hier (dimanche 4 juillet). L'auteure, Barbara Ehrenreich, établit un parallèle très intéressant entre le Roi George III, qui régnait sur l'Angleterre lorsque les Américains ont déclaré leur indépendance en juillet 1776, il y a 228 ans, et George W. Bush.
«Les citoyens américains, écrit Ehrenreich, accusèrent George III d'emprisonner certains des leurs sans intenter aucune forme de procès. Or, notre propre George II a envoyé deux citoyens américains en prison (Jose Padilla et Yaser Esam Hamdi), sans qu'ils aient pu parler à un avocat!»
En 1776, les Américains déclarèrent que le Roi George III avait rendu l'armée inattaquable en la plaçant au-dessus des pouvoirs civils. Idem pour George II. En effet, c'est l'armée américaine qui va enquêter sur les crimes que l'armée américaine a commis en Irak!
En 1776, les Américains accusèrent George III d'obstruer le système judiciaire. Aujourd'hui, George II contourne le système judiciaire américain en détenant des centaines de prisonniers sur une base militaire.
En 1776, les rebelles américains affirmèrent que George III ne respectait pas leurs droits fondamentaux et qu'il avait changé fondamentalement la structure du gouvernement. Aujourd'hui, George II tente d'établir une forme de monarchie divine lui donnant tous les droits, même celui de recourir à la torture ou d'effectuer des arrestations arbitraires.
En 1776, les rebelles américains écrivirent que George III utilisait des mercenaires pour semer la mort, la tyrannie et la désolation. Aujourd'hui, l'armée américaine a recours à des contractuels pour effectuer sa sale besogne.
Bref, plus ça change, plus c'est pareil.
"En 1776, les citoyens américains durent prendre les armes et risquer leur vie pour retrouver leur liberté perdue, écrit l'auteure. Aujourd'hui, tout ce que nous avons à faire, c'est de voter."
Le message est on ne peut plus clair…
Le Roi est mort, vive le Roi!
Richard Martineau