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Festival de jazz et t-shirts: oups!

Le journalisme est un sport dangereux. C'est ce que nous avons pu constater en lisant La Presse du 25 juin et celle du 2 juillet.
À la une de l'édition du 25 juin, le journaliste Tristan Péloquin, dans un texte intitulé «Des t-shirts embarrassants pour le Festival de jazz», affirmait qu'une coalition d'organismes voués à la défense des travailleurs du Tiers-Monde allait présenter une pièce de théâtre sur le site du festival afin de dénoncer le fait que les t-shirts du FIJM étaient fabriqués par Gildan, une entreprise montréalaise reconnue pour exploiter cruellement ses travailleurs.
Or, le 2 juillet, soit sept jours (!) plus tard, Tristan Péloquin corrigeait le tir.
Dans un deuxième texte (intitulé cette fois-ci «Le Festival de jazz: un modèle en matière de normes d'exploitation»), le journaliste affirmait que
1) les t-shirts provenant de Gildan ne représentaient que 2% de tous les produits vendus dans les boutiques souvenirs du festival;
2) les trois organismes de défense des travailleurs mentionnés dans le texte du 25 juin n'avaient rien à voir avec la pièce de théâtre d'intervention qui allait être présentée sur le site du FIJM;
3) on ne savait pas si cette pièce de théâtre allait être présentée;
4) la compagnie Gildan avait pris d'importantes mesures pour améliorer les condition de ses travailleurs étrangers;
5) et le FIJM s'est doté de règles d'éthique parmi les plus strictes au Canada.
Bref, rien de ce qui était affirmé dans le premier texte était vrai!
Ce qui nous amène à nous poser quelques questions. Pourquoi avoir pris sept jours pour publier un erratum exhaustif (un petit paragraphe a été publié le 26 juin, mais il était perdu dans les pages du quotidien)? Y a-t-il des vérificateurs de faits à La Presse? Et d'où provenaient les informations citées dans le texte du 25 juin?
La décision d'attendre une semaine avant de publier un erratum est d'autant plus bizarre que le texte du 25 juin a fait beaucoup de vagues. Les partenaires du Festival téléphonaient, les festivaliers et les représentants des différents paliers du gouvernement se posaient des questions, bref, la direction du FIJM était dans l'embarras (et en tabarn-!).
Une histoire à suivre. Dans les pages de la prochaine édition du 30?