Ainsi, le gouvernement fédéral songe à décriminaliser la possession simple de marijuana. Bravo, messieurs les politiciens. Bienvenue en 2004.
Malheureusement, c'est trop peu, trop tard.
En effet, entre vous et moi, on s'en fout, de la mari. Tout le monde en prend, tout le monde en fume. Nous ne sommes plus dans les années 60, le problème est ailleurs. Ce n'est pas la décriminalisation des drogues douces qu'il faut envisager, mais bien celle de TOUTES les drogues.
Il est temps d'envisager la consommation de drogues sous l'angle médical, et non sous l'angle criminel. Vous avez besoin de consommer de la drogue pour passer à travers votre journée? Vous êtes malade, comme un alcoolique. On va vous conduire à l'hôpital, pas à la prison!
Soyons francs: la politique de la répression ne mène nulle part. C'est de l'argent jeté par les fenêtres. Donnez-moi une heure, et je peux vous trouver n'importe quelle drogue possible et impossible: ecstasy, coke, héro, pot… Pour chaque petit revendeur que la police arrête, soixante-quinze autres sortent du métro Berri. À quoi sert cette mascarade?
Pourquoi défendre à tout prix une politique qui ne fonctionne pas? Pourquoi s'acharner à perdre des millions de dollars dans une partie que, nous le savons pertinemment, nous ne gagnerons jamais?
«Il faut diminuer les revenus que le crime organisé tire du trafic de drogues», dit la police. Mais la meilleure façon d'atteindre ce but n'est-il pas justement d'enlever le trafic de drogues des mains des gangsters pour le mettre dans celles de l'État?
N'est-ce pas la réflexion qui était à la base même de la création de Loto-Québec et de la SAQ? N'est-ce pour cette raison qu'on a enlevé les vidéo-pokers de l'emprise de la mafia?
Pourquoi ce qui était bon pour le jeu ne serait-il pas bon pour les drogues?
Répression: l’opium des politiciens
Richard Martineau