Vive l’ennui: réaction

Le 22 juillet, dans un texte intitulé Vive l'ennui!, je déplorais le fait que les enfants d'aujourd'hui doivent toujours être occupés. Quatre minutes d'inactivité et paf! ils s'emmerdent…
Un internaute, Rock Pinard, a réagi à mes observations:
«Moi aussi, j'ai deux filles (5 et 3 ans), et je me surprends souvent à tout faire pour les divertir, par crainte qu'elles ne s'ennuient. Je crois que cette tendance à vouloir à tout prix alimenter le temps de nos enfants est en bonne partie motivée par la culpabilité. On travaille comme des fous, on sacre nos enfants à la garderie, et on se sent coupables d'être absents de leur quotidien. J'imagine que c'est une culpabilité que des pères séparés doivent aussi ressentir du fait qu'ils ne peuvent voir leurs enfants aussi souvent qu'ils le voudraient – autre phénomène de société qui diffère grandement de notre propre jeunesse.
Résultat: on cherche à rattraper le temps perdu, souvent en sacrifiant qualité pour quantité. Au fond, c'est peut-être un peu toi qui t'es imposé cet horaire de fou avec tes filles. Crois-tu qu'elles t'en voudraient si, après avoir vu Harry Potter 3, tu les avais installées avec papier et crayons en leur demandant de dessiner leur scène préférée du film, pendant que tu t'occupes momentanément à écrire une couple de brèves sur ton blogue? Just asking…
De mon côté, j'essaie de tuer dans l'oeuf toute éventuelle session de «On s'ennuie!» en enseignant à mes enfants l'art de l'appréciation. Genre: «Aujourd'hui, les enfants, on est allés au musée, au cinéma et à la piscine. N'est-ce pas extraordinaire quand on sait que d'autres enfants ont suffoqué de chaleur dans leur maison à s'emmerder royalement?»