L’opium des politiciens: réaction

Hier, j'ai écrit un texte portant sur la légalisation des drogues (Répression: l'opium des politiciens). Cela m'a valu une réaction très intéressante d'un lecteur, Stéphane Thibault, qui semble plutôt pencher pour la méthode répressive actuellement en vigueur en Amérique du Nord:
«Imaginons un instant que la société soit une grande famille. L'État représente la fonction parentale de cette famille. Le rôle du parent est de proposer un cadre à ses enfants, de fixer des limites, d'instaurer des règles et de veiller à leur mise en application. En gros, de jouer au méchant.
Le rôle de l'enfant est de tester ces limites, voire de les transgresser, afin d'apprendre par lui-même à fixer ses propres limites, ses propres règles.
Un enfant à qui l'on n'impose aucune restriction continuera de tester ces limites absentes jusqu'à ce qu'il frappe un mur. Le rôle du parent est donc de fixer de manière préventive une limite à ne pas franchir pour éviter que son enfant ne doive frapper un mur avant de s'arrêter.
Bien sûr, si l'enfant ne fait qu'une légère entorse à la règle, on passe l'éponge. S'il multiplie les incartades, on resserre un peu la vis.
Bref, le rôle de l'État pour assurer le bon fonctionnement de la société est de fixer une LIMITE. C'est entendu qu'il y aura une zone grise de tolérance nécessaire autour de cette limite, mais celle-ci demeure effective car elle signale à ceux qui la transgressent qu'ils sont de l'autre côté de la ligne.»
Très intéressant, cette analogie, monsieur Thibault. (Je suis un bloggeur hyper privilégié; mes lecteurs sont allumés et extrêmement stimulants.) Mais vous semblez trouver que les gens qui consomment des drogues le font PARCE QU'ILS LE VEULENT, pour tester des limites. Or, la plupart des toxicomanes consomment des drogues parce qu'ILS N'ONT PAS LE CHOIX. Ils sont malades. Ils s'en crissent, de vos limites et de votre morale. Construiriez-vous un mur autour de leur chambre qu'ils perceront un trou à travers la brique avec leurs dents pour aller acheter leur dose. Vous faites quoi, avec ces gens? Vous les traitez comme des criminels ou comme des malades? Vous les foutez en prison ou à l'hôpital? Vous les pourchassez ou tentez de les aider?
C'est ça, le problème de la drogue. C'est beaucoup plus complexe qu'un épisode de Papa a raison, non?