J'ai un branchement Internet, les amis! Donc, pas de problème pour la suite des choses…
Effectivement, Halifax est une chouette ville, lovée sur le bord d'une baie, remplie de pubs sympathiques et de superbes parcs. J'explorerai la ville plus en profondeur demain. Je suis allé souper dans un super bon resto: Seven (comme le titre du film-culte de David Fincher). Décor minimaliste, éclairage sombre, agneau caramélisé qui fond dans la bouche… Bref, on est loin du p'tit boui-boui de fruits de mer qu'on associe habituellement aux Maritimes. Une de mes bonnes surprises gastronomiques de l'année.
Parlant de cliché…
Ma blonde m'a traîné dans un show folklorique mettant en vedette Edith Butler et deux autres tripeux de zydeco. Pour être franc, j'y suis allé à reculons. Vous savez, le folklore, moi… Les boutons me poussent dès que j'entends un violoneux ou un joueur de ruine-babines. Ce n'est pas politique; juste génétique. Je n'ai pas le gène de la musique folklorique, c'est tout. Le trad me passe quinze pieds par-dessus la tête; j'en suis désolé, mais c'est la réalité…
Lorsque j'étais jeune, ma famille organisait deux gros partys pour le temps des fêtes. Un party pour les Martineau (la famille de mon père), qui se déroulait le 25 décembre. Et un party pour les Richer (la famille de ma mère), qui se déroulait la veille du Jour de l'an. Les Martineau, plus jeunes, tripaient sur Jeunesse d'aujourd'hui (Lalonde, Lautrec et compagnie), alors que les Richer, plus vieux, tripaient sur les reels, les polkas et les sets carrés. Inutile de vous dire quel était mon party préféré… Je capotais avec les Martineau (je passais la soirée à chanter Donne-moi ta bouche et C'est le temps des vacances) et m'ennuyais pour tuer avec les Richer.
Bref, ce soir, je me suis retrouvé en plein party des Richer. Avec des gigueux, des violoneux, des tapeux de pieds. Dans le sous-sol d'un Hollyday-Inn, en plus!
L'Enfer…
Or, après cinq minutes, la magie a opéré. Je tapais du pied, tapais des mains. Un super bon party. Un seul hic: cette soirée destinée à célébrer la survivance de la francophonie hors-Québec s'est déroulée presqu'exlusivement en… anglais! En effet, c'est la radio de la CBC qui va diffuser l'événement.
Ironique, non?
Et la plupart des spectateurs qui chantaient et tapaient des mains étaient anglophones.
De quoi rendre Falardeau malade…
Cela dit, les séparatistes québécois se sont toujours crissés des francophones hors Québec. C'était des "dead ducks", comme disait René Lévesque. Des morts vivants… Il fallait les laisser pourrir dans leur tombe, c'est tout.
Pourtant, les gens que j'ai vu ce soir sont tout, sauf morts. Ils mordent dans la vie, tripent, jouissent.
Ils parlent franglais? So what! Ils s'amusent, ils sont heureux, ils ont du fun.
Let the good times roll. "Laisse le bon temps rouler", comme chantait l'un des musiciens, ce soir. Ces gens-là ne se posent pas des questions existentielles sur leur identité, leur culture, etc.
Ils sont là. Ils chantent. Ils boivent. Ils vivent. Ils aiment.
Même s'ils parlent une langue bâtarde qui n'obéit pas aux règles de l'Office de la langue française. Ou si leurs opinions ne sont pas en accord avec celles de la Société Saint-Jean-Baptiste.
Dead Ducks
Richard Martineau
Digne de Richard Martineau.
Une méconnaissance admirable du fait français hors-Québec. Une ignorance superbe de ce que voulait vraiment dire René Lévesque en parlant des « Dead ducks » alors qu’il multipliait les sorties au Canada-anglais pour rallier au projet d’émancipation nationale les Canadiens-français qu’il consédirait toujours, à juste titre, comme ses compatriotes. Les « séparatisses » -allons, n’ayons pas peur des mots- ne se sont jamais, pour la grande majorité, « crissés » des francos hors-québéc. En fait, c’est pour faire perdurer l’aventure des français d’Amérique que le projet d’indépendance a d’abord été imaginé.
Du grand R.Martineau, encore une fois. Pas surpris qu’il n’ait pas le gêne de la musique folklorique…
Et à nos compatriotes francophones du Canada anglais je dis, en paraphrasant un personnage bien connu: « excusez-le, car il ne sait pas ce qu’il dit… »
il etais une fois Un Village et Un Pays…. !!!!!