BloguesRichard Martineau

Passe ton bac d’abord, suite

J'ai beaucoup parlé du système d'éducation québécois, dans mon blogue. Mes propos m'ont valu ces commentaires de la part d'un Internaute:

"Ayant suivi une éducation primaire et secondaire au Québec pour ensuite faire une première et une terminale dans le système français (l'équivalent d'un CEGEP en sciences), je souhaitais réagir à votre article du 31 août.

Force est d'admettre que le niveau du système secondaire français est supérieur, notamment en français et en histoire-géographie. J'ai franchement l'impression d'en avoir beaucoup plus appris en deux ans de lycée qu'en cinq années d'école secondaire au Québec et si la transition d'un système à l'autre s'est faite assez facilement, c'est surtout grâce aux connaissances qu'ont pu me transmettre mes parents ou que j'ai pu acquérir par moi-même.

Le système français est avant tout beaucoup plus rigoureux. Au lycée, finis les «bien essayé» et les enseignants «fins» et trop indulgents, on y est pour apprendre et comprendre. Il y a des efforts à faire et tout le monde ne réussit pas du premier coup.
L'enseignement français est aussi plus riche et plus approfondi. Loin de se limiter à un apprentissage par coeur, il impose une réflexion et une compréhension réelle de la matière. D'ailleurs les examens ne comportent jamais de questions à choix multiple. Les réponses doivent généralement être développées et il n'est pas rare de devoir faire la synthèse de plusieurs notions pour pouvoir répondre complètement à une question.

Au terme de ses études, le lycéen français possède de bonnes connaissances générales, mais aussi une méthode, un esprit de synthèse et une habitude de l'effort et du travail. Autant de notions, trop souvent jugées inutiles, mais qui permettent pourtant d'appréhender plus facilement le monde. Le lycéen possède aussi une syntaxe et un vocabulaire assez riche pour lui permettre de structurer sa pensée et de l'exprimer correctement et succinctement, à l'écrit comme à l'oral. Ce qui est, avouons-le, rarement le cas de nos cégépiens.

Alors arrêtons de se voiler la face! Nombre de nos étudiants ne savent pas parler ou écrire correctement. Pourquoi? Parce que ça fait 14 ans qu'ils sont dans un système trop laxiste, où tout est trop facile, où les matières de base, celles qui fournissent les outils de compréhension, celles qui forgent l'esprit logique, sont négligées. Il faut absolument remettre l'accent sur ces matières de base, fixer des critères de réussite plus strictes et s'y tenir. Il est grand temps d'agir."

– Thierry Hamel