"Bonjour monsieur Martineau. Je vais dire comme vous, l'éducation au Québec est un sujet qui fait couler beaucoup d'encre et n'est pas près d'être réglé. C'est bien malheureux de voir un cégépien écrire comme ça mais il y a aussi des gens de mon âge (37 ans) qui sont aussi, sinon pires que lui.
Qu'est-ce qui fait la différence? La motivation personnelle et la valorisation. Si on a comme motivation de bien écrire et de se cultiver, on va réussir. On ne peut pas demander à l'école de combler toutes les lacunes. La culture générale n'a jamais été valorisée au Québec et c'est souvent montrer de la suffisance (pour certains) de connaître quelques dates importantes de l'Histoire générale ou quelques écrivains (ou peintres) célèbres. Il y a un problème quand on se fait traiter de snob parce qu'on écoute Radio-Canada le matin au lieu des radios commerciales légères!
Les parents aussi ont un rôle à jouer dans cet apprentissage. Ma mère lisait sans arrêt malgré le fait qu'elle avait trois petits monstres à éduquer. Mon père lisait sa grosse Presse tous les jours et moi-aussi j'ai commencé à m'intéresser à un journal vers 14-15 ans bien que je lisais des livres depuis l'âge de six ans. Il y avait plein de livres partout dans la maison de mes parents et on visitait régulièrement la bibliothèque.
Encore aujourd'hui, ma mère et moi nous nous échangeons des livres. Je suis contente d'avoir transmis cet amour de la lecture à ma fille de sept ans et je suis sûre qu'elle sera un as en français.
Il y a une prise en mains à faire sinon tout va à la dérive. On ne peut demander au Ministère de l'éducation d'élever nos enfants à notre place. Nous avons un rôle à jouer et malheureusement pour certains enfants (et certains ados), il y a des parents qui ont démissionné. Et si tout en toujours fait en fonction des notes ou de l'évaluation alors ça ne donne absolument rien."
– Nathalie Sarrazin