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L’Affaire Plante: une prof à la rescousse!

«Monsieur Martineau, j'ai pensé moi aussi que peut-être que Sébastien Plante vous menait en bateau dans son premier courriel. C'était tellement gros! Le dernier que vous avez mis en ligne semble correspondre d'avantage aux genres de fautes que je croise quotidiennement chez mes étudiants (ce sont aussi des fautes que les correcteurs informatiques ne voient pas toujours): homonymes, conjugaison, participe passé, etc.

Je voulais juste dire à Sébastien Plante qu'il est normal de faire beaucoup plus de fautes sur un clavier. La rédaction par clavier, pour des raisons psychologiques que je peux mal expliquer, implique un certain détachement face aux mots. Pour reprendre la question du participe passé. on est supposé nous apprendre à l'école d'en faire un réflexe. Quand tu écris «Je suis resté.», tu fais une pause, même minime, pour réfléchir à la finale de ton verbe. Cette pause n'existe pas sur clavier. L'ordinateur compresse le temps. y compris ce temps-là. Qui plus est, l'écran c'est dur pour les yeux, et en se relisant à l'écran, on laisse un nombre de fautes incroyables nous échapper, on n'a pas le même détachement. C'est pour ça qu'il faut se relire, et imprimer des copies papier, et se relire encore.

L'ordinateur facilite la vie. on veut aller plus vite, on écrit moins bien. Une forme d'écriture rapide existe chez les jeunes, dans la discussion informatique (en tout-k, cé comme ça, et autres abréviations douteuses.). Mais ça en soi, ce n'est pas grave. on m'a appris jeune à prendre des notes rapidement, à utiliser des abréviations, mais quand j'écris une lettre, je n'écris pas comme quand je prends des notes!!! Quand je parle à un ami via l'ordinateur, je ne m'exprime pas de la même façon que lorsque je parle devant une classe ou que lorsque je vous écris. En fait le problème n'est peut-être pas qu'on apprend mal le français à l'école. Je pense que ce qu'on apprend mal. c'est l'effort!»

– Catherine Voyer-Léger