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Les Bougon: pousse-t-on le second degré trop loin?

Un courriel d'un Internaute concernant le dernier épisode des Bougon.

«La populaire émission "Les Bougon" débutait sa nouvelle saison mercredi dernier. L'épisode portait sur les handicapés mentaux, l'un des personnages devant travailler dans une famille d'acceuil d'handicapés. À vrai dire, c'était sans doute le meilleur épisode que j'aie vu depuis le début de la série. Jusqu'à ce que je me dise : "Mon dieu, mais je suis en train de rire des handicapés! Qu'est-ce que je suis en train de faire?"

Il me semble qu'on peut bien rire des fonctionnaires, des avocats, des médias. Des homosexuels et des vieillards, passe encore. Mais franchement, où est le plaisir à rire des handicapés? Y a-t-il quelque chose de plus injuste?

Cela fait presque une semaine que l'épisode a été diffusé. On aurait pu s'attendre à ce que l'émission fasse plus de remous dans les médias. Pour l'instant, je n'ai pas encore lu un éditorial, une lettre d'opinion ou un commentaire sur les caricatures de "personnes débiles" qui ont été esquissées dans l'émission Les Bougon.

Questions:
1) Est-ce que la société québécoise aurait soudainement le sens de l'humour? Est-ce qu'on comprendrait le sens de l'expression "second degré"? D'un autre côté, OÙ est le second degré dans l'image réduite qu'on a donné aux handicapés mentaux?

2) Est-ce qu'on est devenu indifférent aux victimes de l'humour? Autrement dit, est-ce que l'important, c'est la joke, peu importe sur quoi elle porte?

3) Bref, comment expliquer cette absence de réaction? Qu'est-ce qui se passe?

Rire des handicapés est une chose, mais l'absence de réaction des gens me semble encore plus inquiétante.»

– Marc-Olivier Doré