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Vive l’athéisme!

"Les habitants de la terre se divisent en deux. Ceux qui ont un cerveau, mais pas de religion. Et ceux qui ont une religion, mais pas de cerveau."

– Aboul-Ala al-Maari, poète syrien, XIe siècle

Dieu est amour. Dieu est paix. Dieu est bonté.

Tous les croyants le répètent: leur religion prône l'entraide, le pardon, la générosité. Aucun fidèle digne de ce nom ne peut commettre des crimes au nom de l'islam ou de la religion catholique.

Ah oui? Voici quelques passages de la Bible et du Coran qui semblent pourtant prouver tout le contraire.

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La Bible

"Ce n'est pas la paix que je suis venu apporter mais le glaive." (L'Évangile selon saint Matthieu)

"Qui blasphème contre l'Esprit saint n'aura jamais de pardon, car sa faute est éternelle." (L'Évangile selon saint Marc)

"Le Fils de l'homme enverra ses messagers qui enlèveront de son royaume tous ceux qui font le mal. Ils les jetteront dans la fournaise ardente, hantée de pleurs et de gémissements." (L'Évangile selon saint Matthieu)

"Quant à ces gens qui me haïssent et n'ont pas voulu que je règne sur eux, amenez-les ici et massacrez-les en ma présence!" (L'Évangile selon saint Luc)

"Si quelqu'un ne demeure pas en moi, il est jeté dehors comme le sarment, il sèche, et les sarments secs, on les ramasse, on les jette dans le feu et ils brûlent." (L'Évangile selon saint Jean)

"Femmes, soyez soumises à vos maris comme au Seigneur. Car le mari est le chef de la femme, tout comme le Christ est le chef de l'Église." (Lettre de Paul aux Éphèsiens)

"Celui qui croira sera sauvé, celui qui ne croira pas sera condamné." (L'Évangile selon saint Marc)

"Qui aime son père ou sa mère plus que moi n'est pas digne de moi; qui aime son fils ou sa fille plus que moi n'est pas digne de moi." (L'Évangile selon saint Matthieu)

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Le Coran

"Ceux qui ne croient pas ne manqueront pas d'être frappés par un cataclysme."

"C'est Allah qui juge et personne ne peut s'opposer à Son jugement, et Il est prompt à régler les comptes."

"Ô vous qui croyez! Combattez les mécréants qui sont près de vous; et qu'ils trouvent de la dureté en vous."

"Allah veut châtier les incroyants ici-bas, et qu'ils rendent péniblement l'âme en mécréants."

"Châtions les hypocrites, hommes et femmes qui pensent du mal d'Allah. Qu'un mauvais sort tombe sur eux. Allah est courroucé contre eux, les a maudits, et leur a préparé l'Enfer."

"Et quiconque ne croit pas en Allah et en Son messager… nous avons préparé pour eux une fournaise ardente."

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La Bible louange le glaive et les massacres, le Coran promet des cataclysmes et des fournaises ardentes. Comme on dit: avec des amis comme ceux-là, pas besoin d'ennemis…

Bon, vous me direz que ces écrits millénaires sont des métaphores qui doivent être déchiffrées et interprétées. Mais voulez-vous me dire pourquoi chaque fois que Dieu ou Allah fait l'éloge de l'amour ou de la charité, il faut prendre le passage au pied de la lettre, alors que lorsqu'il sort son fouet et fait gronder le tonnerre, il faut soudainement y voir une métaphore?

Et la parole de Dieu n'est pas un buffet, à ce que je sache. On ne peut pas la juger à la pièce, accepter certains passages et en rejeter d'autres. Ce n'est pas un essai d'André Moreau.

On n'aborde pas le sujet, ces temps-ci, mais l'un des principaux problèmes qui accablent l'humanité est peut-être justement cette propension à baser sa vie et ses actes sur des écrits millénaires qui, si ça se trouve, relèvent peut-être de la pure fiction. Après tout, qu'est-ce que la religion sinon une secte qui a réussi?

On dit souvent qu'il n'y a plus de tabous, en 2001. Faux, il en reste un, et de taille: l'athéisme. Vous pouvez parler de pédophilie comme bon vous semble sur les ondes publiques, mais osez critiquer la religion, et vous sentirez la température baisser de 30 degrés.

Pourtant, comme l'a écrit Diderot: "La croyance en Dieu a créé autant de fanatiques que de croyants. Partout où l'on admet un Dieu, il y a un culte; partout où il y a un culte, l'ordre naturel des devoirs moraux est renversé, et la morale, corrompue. Tôt ou tard, il vient un moment où la notion qui a empêché de voler un écu fait égorger cent mille hommes."