«M. Martineau, concernant vos commentaires sur l'athéisme, je pense que vous ne devez pas confondre la foi et la religion.
Je suis née de parents athées qui haïssaient la religion catholique et ses représentants pour tous les abus que cette religion a commis.
Malgré tout, à la fin de ma vingtaine, après bien des combats pour lui résister, la foi s'est imposée à moi. Une foi qui n'adhère à aucune église, mais qui me donne le goût de vivre en essayant de trouver une vérité au-delà des épreuves et des absurdités de la vie. Je crois maintenant que la vie à un sens et que ce sens est spirituel.
Quand on lit les exemples de textes religieux comme les extraits que vous présentez, on ne peut que souhaiter rester distant de toute forme de religion organisée. Personnellement, je n'adhère à aucune religion particulière à cause de la façon dont, dans les religions organisées, les humains tordent les principes supposés divins pour les utiliser à leur profit.
Ce qui ne m'empêche pas d'aimer entrer dans une église pour prier et méditer car, je pense sincèrement que la prière est une force positive et que lorsqu'on entre dans un lieu de prière, on est porté par cette force qui nous élève.
Je respecte les gens qui adhèrent à des religions, en autant qu'ils le font dans un esprit d'amour et non de haine et de rejet des «autres».
Quand je parle à des prêtres catholiques, je réalise que leur travail en 2004, est difficile, que ça ressemble plus à un travail social et humanitaire. Loin de Rome, plusieurs prêtres québécois d'aujourd'hui se servent de leur jugement pour interpréter les lois de leur église désuète et déconnectée.
Il est parfois gênant de nos jours de dire qu'on croit en Dieu ou en une
puissance supérieure ou dans la vie parce qu'on passe pour décérébré auprès d'une certaine intelligentsia. Cependant, je pense que la foi est beaucoup plus répandue qu'on le dit et que c'est le dernier tabou moderne. Les gens sont moins gênés de parler de leurs fantasmes sexuels les plus «kinky» que d'avouer qu'ils sont croyants. C'est plutôt amusant quand on y pense!»
– Johanne Johnson