BloguesRichard Martineau

It’s (really) a wild world

Cette semaine, la télé de Radio-Canada nous présentera un reportage sur Cat Stevens, le célèbre chanteur pop qui s'est converti à l'Islam. C'est la première fois que Cat Stevens accorde une entrevue à la télévision en sept ans! Il s'agit donc d'un événement…
Sur les ondes d'Indicatif Présent, l'émission radiophonique de Marie-France Bazzo, la journaliste qui a réussi ce coup a affirmé que Cat Stevens a demandé de voir la liste des questions avant de décider s'il accordait ou non l'entrevue. Une fois qu'il a vu la liste, l'ex-chanteur (qu'on a longtemps lié à des groupes terroristes) a censuré toutes les questions à caractère politique.
Question: depuis quand les journalistes de Radio-Canada soumettent-ils la liste des questions qu'ils veulent poser aux personnes qu'ils interviewent? Cette pratique pour le moins curieuse respecte-t-elle le code d'éthique du service d'information de Radio-Canada? Pourquoi la journaliste a-t-elle accepté cette demande? Parce que le scoop en valait la peine, parce que le jeu en valait la chandelle? Agirait-on ainsi avec Joe Blo? Y a-t-il deux sortes d'interviewés, maintenant: les "big shots", qui peuvent voir la liste de questions avant l'entrevue, et les autres, qui doivent accepter les règles du jeu?
Si Cat Stevens a eu droit à ce traitement royal, pourquoi les autres invités de marque n'y auraient-ils pas droit, eux aussi?
Qui sait? Ce n'est peut-être pas la première fois que ça se passe.
Décidément, le journalisme n'est plus ce qu'il était…
L'entrevue avec Cat Stevens sera certainement un événement médiatique. Pas sûr que ça soit un événement journalistique, cependant. Vu comme ça, ça ressemble plus à une opération de relations publiques.
C'est Yussuf Islam (le nouveau nom de Cat Stevens) qui doit rire dans sa barbe…