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Auto électrique: réactions 1

Ma récente entrée sur l'auto électrique m'a valu beaucoup de courriels de votre part. En voici quelques-uns.

Frank Thibault:
«Un problème d'ordre technique se pose à l'élaboration d'une auto totalement électrique: Le temps de chargement des piles. Les ingénieurs de la planète planchent sur ce problème depuis des années. Le problème est que pour l'espace disponible sous le capot, il faudrait trop y disposer de piles pour avoir une bonne réserve et il n'y aurait plus de place pour y mettre le moteur et le reste.
Une compagnie montréalaise dont j'ai oublié le nom travaille à mettre au point des piles au lithium qui seraient les composantes même de la voiture. En fait le châssis, les portes, le toit, le volant, etc. seraient en fait toutes des grosses piles reliées au moteur électrique. Un de mes copains a travaillé pour eux et il m'a dit que le procédé fonctionne très bien mais qu'il est trop coûteux pour l'instant.»

Yves Bolduc:
«La voiture électrique existe depuis longtemps. Le problème ce n'est pas la conception, ni même la production de cette voiture. C'est l'approvisionnement en électricité. Ici même, au Québec, avec toutes les ressources hydro-électrique dont nous disions qu'elles étaient presqu'illimitées, nous n'aurions tout simplement pas la capacité de fournir cette immense demande.
Imaginez, nous avons actuellement de la difficulté à remplir la demande intérieure pour faire fonctionner nos grille-pains et notre auto-suffisance énergétique atteindra ses limites à court terme. Ce qui veut dire que dans quelques années, il faudra investir de manière colossale dans de grands projets hydro-électriques seulement pour fournir le chauffage et la climatisation de nos habitations!
Si tous les véhicules devenaient soudainement électriques, il nous faudrait investir des milliards de dollars juste pour assurer les points de services ou des sources d'alimentation résidentielles qui pourraient absorber la charge que représenterait une telle demande.
La solution n'est pas électrique, elle est hydrogénique. C'est la meilleure hypothèse réaliste au remplacement massif du pétrole comme source d'énergie. Et là, la technologie actuelle ne permet pas encore un retour intéressant sur l'investissement.
Alors j'ai bien peur que nous ayons encore quelques années d'hybridations de toutes sortes avant de nous débarrasser du carcan pétrolier. D'ici là il y a de fortes chances que l'OPEP se soit recyclé en vendeur d'hydrogène.»

Jean Robert Bourdage:
«Le problème des voitures hybrides actuelles (qui n'ont jamais subies de tests exhaustifs l'hiver) c'est que le moteur électrique fonctionne à 50 % durant les mois les plus froids de l'année. La consommation d'essence est encore essentielle pour ces machines au Québec.
Ceci dit, Français et Coréens travaillent à mettre au point un véhicule qui fonctionne… à l'air. Oui, l'air est absorbé et propulsé après avoir été filtré (l'air sort plus propre qu'il n'était à son entrée; la voiture dépollue!!!!)
Le seul hic à date, incapable de faire rouler ce petit bijou à plus de 40 km/h…»

Patrick Bonin:
«C'est bien beau les véhicules électriques, mais il faut cesser de mettre la responsabilité entière sur les compagnies. On vie dans un monde capitaliste et on en paie le prix. Pour que ça change, c'est nous, simples consommateurs, qui devront changer nos habitudes de vies. Si la demande change, les véhicules suivront.
On dirait qu'il est devenu «cool» de se prétendre écolo alors qu'en fait, personne ne le pratique. Un petit effort, c'est tout ce que ça prend! C'est à croire que la population est devenue autiste, il ne faut surtout pas déranger leurs petites routines.»

Christopher Stewart :
«Je ne pense pas que le problème soit de nature technologique. Je crois plutôt que le problème est de nature logistique.
Selon moi, voici une meilleure question: comment est-ce qu'on effectue la transition ?

– Qu'est-ce qu'on fait avec les voitures existantes ? On les réutilise ou bien on les recycle ? Est-ce qu'on oblige les propriétaires à changer de voitures ? Combien de temps est-ce qu'on leur donne ? 1 an, 2 ans, 10 ans ? Est-ce qu'on les subventionne pour le faire ou bien est-ce qu'ils doivent se débrouiller seuls ?

– Qu'est-ce qu'on fait avec les infrastructures ? Est-ce qu'on détruit les veilles usines d'assemblage ou bien on les adapte ? Et les raffineries ? Et les stations services ? Et tous les individus qui y travaillent, on les réentraîne, on les remplace, on attend qu'ils prennent leur retraite ?

– Comment est-ce qu'on gère les relations économiques avec les pays producteurs de pétrole ? On rompt les échanges du jour au lendemain et on regarde leurs économies respectives s'effondrer ? Pas certain que ça va améliorer leur perception de l'Amérique et contribuer à solutionner le problème du terrorisme. On attend que leurs réserves s'épuisent ?
Et ainsi de suite… Les ramifications sont nombreuses.
De toutes évidences, la transition est déjà en mouvement, et elle s'effectue probablement déjà à sa vitesse maximale, mais comme c'est une évolution qui touche beaucoup de monde, elle prendra donc beaucoup de temps.»

Martin Saint-Hilaire:
«On la prendra ou l'énergie pour remplir les batteries des voitures électrique? Il faudra construire Suroit ou ben brûler plus de charbon pour crée l'énergie nécessaire aux batteries?
Et les usine a faire des batterie, elle fonctionnerons à batteries elle aussi? et l'acide des batteries? batteries qu'on jettera à la nature lorsque trop usées?
Et le réseau de distribution d'énergie pour les voiture électrique? Il faudra bien recharger plus rapidement que d'attendre 12 heures avec le petit câble de la maison?
Comprenez moi bien. Je suis pour la vertu et contre le gaspillage mais je suis aussi contre la pensée magique voulant que si les choses vont mal en ce bas monde c'est à cause des méchant capitalistes américains!»

Ludwig Desjardins:
«Concernant les autos électriques, il est faux de prétendre qu'elles sont nécessairement moins polluantes. D'abord, il est certain que l'auto comme tel ne produit pas d'émissions polluantes, mais il y a plutôt transfert de la pollution.
En effet, il faut s'intéresser à comment est produite l'électricité. Aux États-Unis, c'est souvent par centrale au charbon. Dans ce cas, plusieurs recherches démontrent que les émissions produites par la centrale pour faire rouler une voiture sont légèrement inférieures à celles d'un véhicule fonctionnant à l'essence. Ce qui ne règle pas le problème…
Les écolos réclament toujours à grands cris l'auto électrique, mais en fait ils seront les premiers à manifester contre les projets de centrales hydro-électriques, thermiques et nucléaires qui seront nécessaires pour les faire rouler.»