Ainsi, le Marché central, dans lequel les Soeurs du Bon Pasteur avaient investi (bien malgré elles) une jolie somme, a été vendu à une caisse de retraite de la Colombie-Britannique. Montant de la transaction: 300 millions de dollars.
Cette vente inespérée et inattendue permettra aux bonnes soeurs de récupérer leur mise, c'est-à-dire les 80 millions qu'elles avaient perdu au début des années 90, plus… 18 millions de profits (ce qui équivaut à un rendement de 6 %)!
Pas mal pour des gens qui avaient prononcé un voeu de pauvreté, non? Je ne sais pas si les bonnes soeurs respectent avec autant de rigueur leur voeu de chasteté… Qui sait? On va peut-être apprendre qu'elles dirigent aussi un bordel, pourquoi pas?
Je suis peut-être naïf, mais pouvez-vous m'expliquer pourquoi les Soeurs du Bon Pasteur sont assises sur un tel magot? L'Évangile ne prêche-t-elle pas l'humilité, la modestie, la simplicité volontaire? Heureux les derniers car ils seront les premiers, Heureux les gueux, À bas le veau d'or, etc.
Ce printemps, je suis allé à Rome. J'en ai profité pour aller visiter le Vatican. Je savais que le quartier-général de l'Église catholique roulait sur l'Or, mais entre vous et moi, il y a Or et Or. Je n'ai jamais vu un tel amoncellement de richesses. C'en est carrément obscène. Immense salle après immense salle après immense salle, remplies de bijoux, de pierres précieuses, de dorures, d'enluminures, de statues, de tableaux de grands maîtres… J'en avais littéralement le tournis.
Il est où, le message de l'Évangile, là-dedans?
Les Soeurs du Bon Pasteur vont récupérer 98 millions de dollars. Quatre-vingt-dix-huit!
Et pendant ce temps, le Refuge des jeunes sans abri de Montréal doit payer un loyer à l'église qui abrite ses locaux.
Faites ce que je prêche, pas ce que je fais…
Vive la simplicité volontaire!
Richard Martineau