Connaissez-vous le «racial profiling»? Afin de protéger l'ensemble des citoyens, on cible un groupe en particulier. Un groupe basé sur une appartenance ethnique, une croyance religieuse ou une nationalité.
Cent vingt personnes attendent en ligne pour monter à bord d'un avion? On fouille systématiquement tous les passagers d'origine arabe. Vous êtes arabe, ou vous ressemblez à un arabe? Venez ici, monsieur, on va ouvrir vos valises et vous passer au peigne fin… Après tout, ce ne sont pas les Norvégiens ou les Suédois qui font exploser des bombes à bord des avions!
Les adeptes du «racial profiling» disent que lorsqu'on vit dans une époque dangereuse, ce n'est pas le temps de mettre des gants blancs ni de marcher sur des oeufs. Il faut prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité de l'ensemble des citoyens – même si ces mesures contreviennent à la Charte des droits. Il vaut mieux violer les droits individuels de 100 000 personnes que de mettre la collectivité en danger.
Le «racial profiling» est un sujet extrêmement délicat. Pour certains, c'est une méthode carrément raciste, pour ne pas dire fasciste. Pour d'autres, c'est une nécessité, un moindre mal.
La chroniqueuse américaine Michelle Malkin vient de publier un livre défendant le «racial profiling». Le titre: In Defense of Internment – The Case for «Racial Profiling» In World War II And The War On Terror.
Selon elle, les Américains ont eu raison d'interner des milliers d'Américains d'origine japonaise pendant la Deuxième Guerre. Ils devaient protéger leur sécurité.
Ce qui est intéressant, avec Michelle Malkin, c'est que cette journaliste est elle-même d'origine asiatique (ses parents sont philippins)! Pourtant, elle affirme qu'une nation n'a pas le choix d'avoir recours au «racial profiling» si elle veut se protéger adéquatement contre ses ennemis en temps de guerre. (Et selon elle, les États-Unis sont présentement en guerre.) Si jamais des terroristes philippins commençaient à frapper les États-Unis, elle accepterait d'être fouillée systématiquement dans les aéroports. Elle dit qu'elle comprendrait, et qu'elle accepterait de se plier à ces nouvelles exigences. Ce serait, dit-elle, son devoir, sa façon de participer à la lutte contre la terreur.
Si le sujet vous intéresse, je vous invite à visiter le site de Michelle Malkin, et à lire les différentes entrevues qu'elle a accordées à la sortie de son essai. Attention: je ne dis pas qu'elle a raison! Je dis seulement que ses idées valent la peine d'être débattues, quitte à être ensuite écartées.
C'est cela, la démocratie, non? On laisse les gens s'exprimer, on écoute ce qu'ils ont à dire, on pèse le pour et le contre, puis on prend position.
"Racial Profiling" – une mesure justifiée?
Richard Martineau