Ainsi, le gérant (ou plutôt: l'ex-gérant) Guy Cloutier s'est reconnu coupable des accusations qui pesaient contre lui, dont:
* attentat à la pudeur de 1978 à 1983;
* agression sexuelle sur une enfant de moins de 14 ans;
* agression sexuelle de 1983 à 1987, ainsi qu'en 2001;
* tentative d'entrave à la justice en offrant 300 000 $ à la victime pour acheter son silence, en 2004;
* et attentat à la pudeur sur une autre victime sur une période de six ans (accusation ajoutée à l'enquête préliminaire).
On ne parle donc plus de présumée victime ou de présumé coupable, mais bien de VICTIME et de COUPABLE. Rappelons en passant que la victime avait 11 ans à l'époque du crime…
Onze ans!
Il y a beaucoup de gens honnêtes qui bossent dans le merveilleux monde du showbiz. Mais il y a aussi plusieurs bandits. Des producteurs qui se sont lancés dans le milieu pour s'en mettre plein les poches (ils disent que chaque épisode de leur série coûte 800 000 $, alors que dans le fond, ils mettent 500 000 $ à l'écran et empochent le reste), et aussi des gérants d'artistes qui profitent de leur position de pouvoir pour exploiter des petites filles assoiffées de gloire. "Tu veux réussir, ma jolie? Viens faire des ti-get-up sur les genoux de mononcle."
Avez-vous vu Parlez-moi d'amour, de Jean-Claude Lord? Ce film extraordinaire, sorti dans les années 70, est plus pertinent que jamais. Le scénario (écrit par Michel Tremblay, d'après des histoires vraies qui lui ont été rapportées au fil des ans) nous montre ce qui se passe dans les coulisses du showbiz. Les gérants qui plottent des petites filles, les journalistes à potins qui font du chantage, les animateurs de radio qui se font graisser la patte pour diffuser telle ou telle toune, les producteurs qui endisquent des jeunes chanteuses sans talent juste pour pouvoir se les taper, des artistes sur le déclin qui s'inventent des dépressions nerveuses pour faire la une des magazines et relancer leur carrière vacillante, etc. Des choses qui se passent encore aujourd'hui, si j'en crois ce que certaines personnes m'ont raconté.
Puis-je poser une question naïve?
Ils pensent quoi, les parents qui jettent leurs enfants dans les bras du premier gérant venu? Ne sont-ils pas aussi responsables de ce qui arrive? Un beau parleur leur promet mer et monde, et paf! ils lui donnent tout de suite leur petite fille pour qu'il puisse la transformer en vedette. C'est quoi, cette mentalité? Entre ça, et les pochetrons qui prêtent leurs enfants pour une caisse de bière (comme c'est arrivé il y a peu de temps), il n'y a pas beaucoup de différence.
C'est fou comme certaines personnes perdent leur jugement dès qu'on leur promet des trophées, du fric et quinze minutes de gloire…