Aujourd'hui, dans son courrier des lecteurs, La Presse publie une lettre de Félix Gray, l'auteur de Don Juan, la comédie musicale qui a été produite par Guy Cloutier. Monsieur Gray vient à la défense de son grand pote. Essayez de lire cette lettre sans vomir…
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"Guy, c'est avec stupeur que j'ai suivi les informations de ce triste mercredi, stupeur d'avoir appris ce que tu avais fait, des actes- comme tu le sais trop bien- lâches et méprisables.
Pourtant la lâcheté ne te ressemble pas car il faut bien du courage pour s'avouer coupable et affronter la meute qui, hier encore, ne demandait qu'à te suivre. Et qui, aujourd'hui, se délecte à te dévorer. Méprisable, tu ne l'es pas non plus. Je t'ai toujours vu respecter le plus petit et le plus grand sans différence et sans a priori. Et surtout, je t'ai vu aimer le métier que tu fais, plus que tout au monde et je suis sûr que ta plus grande punition sera peut-être de perdre cela.
À travers la lettre que tu as transmise à tes amis, tu nous demandes de te pardonner. Je n'ai pas la prétention de pardonner. Qui suis-je pour cela? Seul Dieu peut pardonner et sur Terre, les seules personnes qui peuvent le faire sont celles que tu as tellement fait souffrir. Mais, apparemment, leur pardon ressemble plus à la vengeance. Ont-ils tort? Ont-ils raison? Ce n'est que dans leur coeur qu'existe la réponse.
Un journaliste m'a demandé un jour ce que je pensais de la peine de mort. Il avait ajouté à sa question que je devais essayer d'imaginer que c'était un de mes proches qui avait été la victime et que sa mort avait été précédée d'atroces souffrances. Ce jour là, je ne sais pourquoi, j'ai imaginé un de mes proches commettre ce crime. Alors, étais-je pour la peine de mort? J'ai compris à cet instant que je n'étais ni juge, ni bourreau. Mais ce n'est que ce que moi je ressens. Les victimes qui crient vengeance, je les comprends trop bien. Le juge qui va te condamner, malgré toutes les questions sans réponse qu'il pourra se poser, je comprendrai sa pénible décision. Mais le bourreau, qui n'est ni juge ni partie, et qui ressemble aujourd'hui à une meute de loups enragés, je ne peux le comprendre. Ta plus grande punition se sont ces loups qui te la donnent, eux qui ont déjà prononcé la sentence sans autre forme de procès, eux qui se délectent de la souffrance des victimes que tu as faites et dont tu fais maintenant partie. Une victime coupable c'est, ironie du sort, le prix à payer pour être monté trop haut.
Alors la question se pose: est-ce que tu as assez payé? Pour trouver la réponse, il faut que je me mette à ta place, que je m'imagine maintenant avec la gloire et les honneurs que j'ai, devoir affronter le regard des autres: le nouveau regard des autres. Si la justice m'en donnait le choix, j'accepterais la peine la plus lourde, si personne ne devait connaître la nature de mes crimes. En y réfléchissant, je suis sûr que tu choisirais la même chose que moi. Seulement voilà, dans notre cas, nous aurons toujours la double peine, celle de la meute et celle de la justice.
Ce qui a été notre privilège devient notre fardeau. Est-ce que tu as assez payé? Il faut se mettre alors à la place des victimes. C'est impossible, la souffrance est trop grande. La seule question que je pourrais me poser à leur place, c'est qu'après tellement de temps, si tu n'avais pas été Guy Cloutier, est-ce que j'aurais fait ce procès? Je ne sais pas. Mais je l'aurais fait parce que tu es Guy Cloutier. Pour te faire descendre de ton piédestal: " Plus grande sera la chute " et que ta honte devant tes proches et tes amis, à la suite de l'acharnement prévisible des médias, serait bien plus grande que n'importe laquelle des punitions. Pour moi tu as déjà payé une partie de cette impardonnable faute. Dieu seul sait si tu as déjà payé pour tes péchés.
Je t'ai donné mon amitié sans concession."
– Félix Gray
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Les victimes qui se VENGENT?
Guy Cloutier COURAGEUX?
Une sentence qui a été prononcée sans AUTRE FORME DE PROCÈS?
Si Guy Cloutier a reconnu sa culpabilité, ce n'est pas parce qu'il était courageux, comme l'affirme Félix Gray, mais parce que la preuve était accablante, c'est tout!
Non, mais c'est qui, ce cave?