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Une justice à deux vitesses

Réflexions d'un Internaute, Yves Bolduc, sur l'Affaire Guy Cloutier.

"Guy Cloutier s'est reconnu coupable de toutes les charges dont il était accusé. Big deal entre les avocats qui ont dû négocier serré. Là, si j'ai bien entendu, la poursuite demande un peine de 5 ans d'emprisonnement. 5 ans criss. Dans moins de 2 ans mon oncle Ti-Guy sera de retour. Et tout redeviendra comme avant pour lui. Pas tout-à-fait, j'en conviens, mais quand même.

Que valent quelques mois de prison comparés aux années de souffrance qu'il a infligées à ses victimes. Et les victimes ne sont pas que ces 2 malheureuses enfants. Il y a leurs proches qui maintenant connaissent le supplice de leur progéniture.

Mais voilà, ils ne savent pas tout. En plaidant coupable avant son procès, Cloutier musèle la preuve et empêche la divulgation des détails qui souvent influencent la sentence.

Connaissant le fin renard, je présume que le mononcle et son équipe ont fait un savant calcul des risques et qu'ils ont résolu que mieux vallait essayer de la jouer bas.

Comment la justice peut-elle être adéquatement servie quand on empêche tout le travail de divulgation des faits qui normalement entoure un procès? Il y a quelque chose d'indécent dans cet arrangement. On a joué la partie les rideaux fermés. On est parvenu à un deal.

C'est ça l'image qu'on veut donner de la justice? Une série de tractations de corridors dont personne ne sait ce qui a pu faire la différence entre une demande de 5 ans ou de 10 ans d'emprisonnement? Je sais que le juge peut aller au delà de ce que demande la poursuite mais comme il n'y a eu aucun procès, il serait assez mal venu de justifier une peine plus sévère que ce que demande le procureur.

En bout de piste, ce qu'on dit aux citoyens ordinnaires c'est que quand on a du fric ou de l'influence, on peut marchander sa peine. Allez dire ça aux petits malfrats qui se tapent des années de prison parce, sans le sou, ils ont dû jouer le jeu de la justice à rideaux ouverts. Pas certain qu'ils vont apprécier."