Chez moi, c’est chez moi

Au cours des derniers mois, beaucoup de gens m'ont demandé pourquoi je ne mettais pas «talk back» sur mon site, qui permettrait aux Internautes de lire instantanément TOUTES les réactions que je reçois.
Vous savez pourquoi? Parce qu'un blogue, ce n'est pas comme un journal. Un journal, c'est un lieu public, un parc, un aréna, alors qu'un blogue, c'est une maison. Or, on n'invite pas tout le monde dans sa maison. Seulement ceux qu'on aime. Ils n'ont pas besoin d'être toujours d'accord avec nous, non. Mais s'ils nous critiquent, et s'ils crachent dans la soupe qu'on leur sert si généreusement, ils doivent le faire avec intelligence et respect.
Je reçois plusieurs dizaines de courriels par jour. Ça peut parfois se rendre jusqu'à cent. De ceux-là, 50 % valent la peine d'être publiés. Les autres volent trop bas pour que je leur tire une chaise et les invite à ma table. Ce sont des insultes gratuites, des théories paranoïaques, des diarrhées verbales, des conneries. Des textes mal foutus écrits par des imbéciles heureux qui se prennent pour Jean-Paul Sartre. Des enfants gâtés tellement habitués de se faire dire qu'ils font des beaux cacas par leurs parents qu'ils croient leurs idées éculées dignes du prix Nobel.
Si vous saviez le nombre de bêtises que j'ai reçues concernant l'Affaire Guy Cloutier. Effarant. Et je les publierais sur mon site, je les afficherais sur les murs de ma cuisine? Non merci. Je préfère fermer boutique. Moi, des gens qui disent que les humoristes ont fait autant de mal à la société québécoise que les pédophiles, j'en ai rien à foutre. Déjà que je dois lire leurs conneries, je ne vois pas pourquoi vous devriez subir le même sort.
Vous voulez voir vos réactions publiées sur mon site? Vous devez correspondre à MES critères. Ce n'est pas démocratique? Non. Et puis?
Invitez-vous dans votre salon tous les imbéciles qui sonnent à votre porte?