Extrait d'un texte de Michael Walzer, publié dans L'Express du 25 octobre. (Merci à Danny Chamberland.)
"Une idée répandue veut que le terrorisme aurait des racines dans la pauvreté et l'inégalité. Si c'était vrai, alors le centre des activités terroristes serait l'Afrique subsaharienne ou l'Amérique latine! Je m'élève contre cette culture politique de l'«excuse».
Le terrorisme serait la seule arme pour lutter contre des Etats puissants, nous dit-on? Mais c'est exclure toutes les autres: la résistance non violente, les grèves, les manifestations de masse, la guérilla…
Le terrorisme agit dans l'intérêt des opprimés? Mais aucune nation ne doit son indépendance à une campagne de meurtres aléatoires.
Le terrorisme serait le dernier recours des désespérés? Ce dernier recours-là n'est qu'un concept abstrait: toutes les campagnes terroristes ont été débattues et décidées par un groupe d'hommes assis autour d'une table, et certains d'entre eux s'y sont opposés (ils ont souvent été éliminés les premiers).
Il est essentiel de rejeter toute excuse au meurtre d'innocents."